23 123 Haïtiens rapatriés de République dominicaine en avril, selon le GARR

Parmi les personnes expulsées, le GARR a recensé 15 934 hommes, 5 426 femmes, 824 filles et 934 garçons. Le GARR a noté que les agents de l’immigration dominicaine ont effectué ces rapatriements dans plusieurs points frontaliers sans tenir compte de la provenance des migrants. Ces derniers, une fois arrivés à la frontière, ont eu du mal à rejoindre leur famille en raison de la distance qui sépare la frontière et leur zone de provenance. Selon le GARR, 12 260 personnes ont été rapatriées à Belladère, 7 098 à Ouanaminthe, 2 078 à Anse-à-Pitres et 1 687 à Malpasse.

Après avoir été victimes de toutes sortes d’atrocités de la part des autorités dominicaines, ces migrants sont arrivés à la frontière les mains vides, sans destination pour la plupart. En ce sens, le GARR dit avoir apporté une assistance à ces personnes expulsées violemment par les autorités dominicaines.

À Belladère, le GARR a assisté un total de 2 865 personnes dont 631 femmes, 2020 hommes, 116 garçons et 98 filles. Parmi ces migrants, 1 502 hommes et 492 femmes âgés de 18 à 34 ans, 66 garçons et 44 filles âgés de 0 à 5 ans, 68 femmes enceintes dont 56 âgées de 18 à 35 ans et 3 âgées de 10 à 17 ans. Aussi, l’organisme d’appui aux migrants a apporté un soutien à 94 personnes en situation de handicap, dont 21 femmes et 73 hommes. Le GARR a souligné que parmi les personnes prises en charge, 30 enfants dont 14 filles et 16 garçons ont été rapatriés sans leurs parents. Selon le GARR, la quantité de rapatriement effectué en République dominicaine varie d’un endroit à l’autre. Le lieu où le plus grand nombre de déportations a été enregistré est à Bávaro avec un effectif de 1 137 personnes.

Le GARR dit avoir accompagné ces migrants en leur donnant de la nourriture, un espace pour se loger temporairement, des kits hygiéniques, des moyens de communication avec leurs proches, des moyens de déplacement. L’institution a aussi réalisé des formations avec les migrants sur les dangers de voyager de manière irrégulière. Elle a aidé les personnes dont les cas le nécessitent en leur donnant un accompagnement pour aller à l’hôpital, notamment les femmes enceintes qui avaient besoin de faire une césarienne. Toutefois, le GARR s’est dit dépassé par les événements en raison du nombre d’Haïtiens qui sont rapatriés à la frontière. Leur centre d’accueil à Belladère est presque saturé à force de recevoir des Haïtiens rapatriés. À cet effet, l’organisme d’appui aux migrants lance un appel à l’État central pour une prise en charge de ces personnes expulsées en terre voisine.

Selon le GARR certains migrants, en arrivant, sont obligés de rester à la frontière pendant plusieurs jours. Certaines zones étant difficiles d’accès à cause des groupes armés qui opèrent en permanence, ces migrants ne peuvent pas rejoindre leurs proches. En ce sens, certaines villes frontalières connaissent une surpopulation à cause de la présence de ces migrants qui rencontrent des difficultés pour rentrer chez eux.

Le GARR en a profité pour dénoncer la politique violente et raciste appliquée par les autorités dominicaines contre les migrants haïtiens, précisément les enfants, les filles, les femmes allaitantes et les femmes enceintes. L’organisme d’appui aux migrants se dit indigné face aux violences orchestrées par les autorités dominicaines sur les migrants haïtiens qui sont une violation des conventions internationales sur la migration et des lois dominicaines. En ce sens, il recommande aux autorités haïtiennes de créer des conditions favorables pour permettre aux citoyens de rester vivre chez eux, notamment en s’attaquant au problème de l’insécurité dans le pays, qui est la principale cause de l’immigration des compatriotes en terre voisine. Le GARR réclame aussi une assistance aux rapatriés et exhorte l’État central à d’entamer un dialogue avec les autorités dominicaines  pour demander un moratoire pour les Haïtiens vulnérables.

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