Le Groupe d’appui aux rapatriés et refugiés (Garr) dénonce un processus de traque des autorités dominicaines contre les migrantes et migrants haïtiens, incluant des migrantes enceintes, au niveau des centres hospitaliers en République Dominicaine, dans une déclaration dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Le Garr appelle l’État haïtien à assumer ses responsabilités, en garantissant la prise en charge médicale, juridique et psychosociale des personnes déportées, en particulier les femmes enceintes.
L’organisme de défense des droits des migrantes et migrants lance cet appel après la circulation d’une vidéo, publiée par le journal dominicain Listin Diario sur sa plateforme X (anciennement Twitter), qui montre une femme haïtienne sur le point d’accoucher, amenée de force dans un bus, pour être déportée par les autorités dominicaines de la migration.
« C’est une des preuves évidentes, montrant combien les autorités dominicaines sont en train de traquer les migrantes haïtiennes au niveau des centres hospitaliers du pays », affirme la plateforme Garr, invitant à des actions diplomatiques pour mettre fin à ces abus.
Tout en déplorant ces pratiques qui violent les droits fondamentaux de ces femmes, le Garr condamne ces mesures discriminatoires et inhumaines, qui visent systématiquement les migrantes et migrants haïtiens.
« Ces exactions rappellent le triste souvenir de cette mère allaitante, qui, en novembre 2021, a été séparée de son nourrisson et déportée en Haïti, alors qu’elle venait de subir une césarienne ».
La Commission interaméricaine des droits humains (Cidh) avait dénoncé les expulsions de femmes haïtiennes enceintes en République Dominicaine, dans une alerte en date du 1er décembre 2021.
La Cidh avait appelé l’État dominicain à garantir l’accès aux mécanismes de protection et aux services de santé reproductive.
Dans une intervention à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 fm et diverese autres plateformes Internet, Sam Guillaume, responsable de communication et plaidoyers au sein de la plateforme Garr, attiré l’attention sur la dégradation alarmante de la situation des Haïtiennes et Haïtiens en République Dominicaine.
« Le cas d’une femme haïtienne enceinte, forcée par les agents de l’immigration dominicaine à monter dans un bus, en vue d’être déportée, n’est pas un cas isolé. La communauté haïtienne subit régulièrement des traitements discriminatoires et inhumains, exacerbés par une politique migratoire hostile », rappelle la plateforme Garr.
Le dimanche 6 avril 2025, les autorités de la République Dominicaine ont annoncé l’application de 15 mesures, visant à renforcer cette politique migratoire.
Parmi ces mesures, l’une concerne spécifiquement les migrantes et migrants originaires d’Haïti, notamment l’obligation de présenter une pièce d’identité, une preuve de résidence et une lettre d’emploi, pour avoir accès aux soins médicaux.
Les agents de l’immigration dominicaine mettent les migrantes et migrants haïtiens dans une situation précaire, en confisquant et détruisant les papiers d’identité de la plupart de ces personnes migrangtes, rapporte la plateforme Garr, soulignant combien beaucoup de migrantes et de migrants originaires d’Haïti sont contraint=e-s de fonctionner sans pièces d’identité.
Le Garr estime absurde de demander à des migrantes et migrants sas emplois une lettre de travail pour obtenir des soins de santé.
Elle en profite pour critiquer le silence des autorités haïtiennes face aux abus graves, dont sont victimes les ressortissantes et ressortissants haïtiens en République Dominicaine. [emb rc apr 25/04/2025 13:00]


