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POUR STOPPER LES MOUVEMENTS DE VIOLENCE ET DE PARALYSIE A LA FRONTIERE

Colette Lespinasse, coodonatrice du Bureau Exécutif gu GARR.Au cours des deux derniers mois (mars et avril 2012), plusieurs évènements violents ont marqué la vie à la frontière haïtiano-dominicaine.  

Certains ont occasionné la paralysie totale de la frontière pendant plusieurs jours. A la base de ces actions, des cas d’assassinats survenus dans des conditions qui mettent en relief des difficultés dans la gestion de cet espace. Dans certains cas, les assassinats ont résulté de transactions qui ont mal tourné, d’actions illicites ou tout simplement de l’utilisation disproportionnée d’armes automatiques dont sont détenteurs certains individus évoluant dans la zone.  

Absence de contrôle

De plus en plus, l’on a l’impression que les autorités des deux pays perdent le contrôle de cet espace, plaque tournante d’un chassé-croisé de transactions quotidiennes atteignant des millions de dollars. Au lieu d’une prise en charge de la frontière, d’une meilleure organisation des échanges, de l’installation de pratiques formelles, du respect des normes, c’est de plus en plus l’informel, la magouille, le mauvais usage du pouvoir qui est la règle.

A regarder comment un nouveau marché fraichement aménagé dans le Nord- Est est géré, dans un chaos total où tout se mélange (piétons, containeurs, marchandises etc.), un observateur qui fréquentait la zone n’ a pu s’empêcher de s’exclamer « La fortune est vraiment dans le chaos !».

Un cycle de crises à éviter

La situation ne peut plus continuer ainsi. De protestation en protestation, de paralysie en paralysie, l’on peut déboucher sur des crises d’envergure. Aujourd’hui, la frontière haïtiano-dominicaine a besoin d’être gérée autrement.

Au cours des vingt-cinq dernières années, la réalité de cette frontière longue d’environ 380 kilomètres a beaucoup évolué. Nous sommes passés d’une zone purement militaire, de circulation très restreinte à une zone de haute mobilité humaine avec la présence de plus d’une dizaine de marchés qui ont eu lieu chacun deux fois par semaine et drainant des dizaines de milliers de personnes, de nombreux véhicules et des millions de dollars de marchandises.

Malheureusement, les structures d’accueil actuelles sont désuètes et ne répondent pas au besoin de cette réalité. Seulement quatre points sont officiellement reconnus (Ouanaminthe-Dajabon, Belladère-Elias Piña, Malpasse-Jimani, Anse-à-Pitres /Pedernales), alors que des échanges importants se développent dans de nombreux autres points.

Du côté d’Haïti, il y a eu certes des aménagements cosmétiques avec la construction de quelques bureaux de douane et d’immigration financés par des dons étrangers. Mais à part cela, qu’est-ce qui a changé véritablement dans les procédures, dans les pratiques ? Pas grand-chose.

Du côté dominicain, la grande nouveauté a été la création d’un corps spécialisé pour le contrôle de la frontière (CESFRONT), c’est-à-dire le renforcement de la vision militarisée de cet espace à un moment où les civils des deux côtés sont en train de se l’approprier ; réalité économique, pauvreté des deux côté oblige.

Une nouvelle vision de la frontière

Pour que la frontière ne devienne pas une source de nuisance pour Haïti et la République Dominicaine, il faut que les deux Etats qui se partagent cette île impriment une nouvelle orientation aux relations haïtiano-dominicaines. Cette nouvelle vision doit bien sûr intégrer une autre forme de gestion de la frontière, en rupture avec celle d’aujourd’hui, basée sur la violence, la méfiance et l’exploitation. Les dirigeants, dans leur prise de décision, dans le choix des fonctionnaires qu’ils font, dans les procédures de contrôle mis en place, doivent démontrer clairement la recherche de cette convivialité porteuse de bien-être et d’harmonie pour tous. C’est à ce prix que les violences et les mouvements de paralysie cesseront. Il faut donc un changement des mentalités qui se traduit par des comportements nouveaux empreints de respect, d’une opinion positive de l’autre, tout cela stimulé par des normes et procédures nouvelles.  

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