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Les pêcheurs d’Anse-à-Pîtres réclament une intervention urgente des autorités haïtiennes

Le lundi 13 octobre 2003, les pêcheurs d’Anse-à-Pîtres et les membres du Comité de Droits Humains établi dans cette commune ont lancé, dans une conférence de presse, un appel urgent aux autorités haïtiennes, face aux nombreux actes de violations subis par les pêcheurs de cette zone, dans les eaux territoriales proches de la frontière haïtiano-dominicaine.  Cette conférence de presse qui eut lieu au local du GARR (Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés), a coïncidé avec les journées mondiales des femmes paysannes, de l’alimentation, et contre la misère, célébrées respectivement les 15, 16 et 17 octobre de la même semaine.  Au cours de cette rencontre avec la presse, M. Pierre Eugène Gilles et M. Jean Kerlermann, pour les pêcheurs, M. St Louis Sholet et M. Joseph Georges pour le Comité de Droit Humain à Anse-à-Pîtres, ont présenté les conditions déplorables de cette catégorie de travailleurs que l’on a trop tendance à oublier quand on parle d’alimentation et d’agriculture en Haïti ou encore, de relations haïtiano-dominicaines.  La pêche a représenté, depuis longtemps, la principale source de revenus des habitants de la commune d’Anse-à-Pîtres, ont précisé les intervenants. La zone compte environ 600 pêcheurs. Ils sont, pour la plupart, des pères de famille et leurs femmes s’exercent habilement dans le commerce du poisson.  La pêche confère de nombreux avantages. Outre les moyens économiques de survie qu’elle offre à ceux qui la pratiquent, elle permet aux pêcheurs de se mettre ensemble, donne lieu à des échanges entre pêcheurs haïtiens et dominicains et constitue une véritable source de protéines et de vitamines pour les habitants de la commune.  Mais les pêcheurs évoluent dans des conditions extrêmement précaires. Munis de petits bateaux à moteurs, de filets et de batterie, ils n’ont pas l’équipement suffisant pour explorer les eaux territoriales haïtiennes, tandis que les pêcheurs dominicains, mieux équipés, n’ont aucune difficulté à sillonner les côtes haïtiennes.Les pêcheurs haïtiens et dominicains n’ont aucun problème à travailler ensemble de part et d’autre des frontières, ont souligné les intervenants à cette rencontre. Mais les autorités de la marine dominicaine, ne leur laisse guère l‘occasion d’approfondir cette collaboration. D’août 2002 à juillet 2003, le Comité des droits Humains de Pedernales a noté prés de 20 cas d’haïtiens et de dominicains victimes des interventions arbitraires de la marine dominicaine dans les eaux territoriales dominicaines : saisie d’équipements; destruction d’appareils de moteurs, de barques,… ; menaces de tirs, etc. Les victimes, accompagnées par le Comité de Défense de Droits Humains à Pedernales et le GARR (Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés) ont mené de nombreuses démarches, pour que les pêcheurs obtiennent dédommagement. Mais le processus n’aboutit pas encore et les autorités haïtiennes gardent un silence pesant face à tous ces cas de violation.  Les pêcheurs, à l’occasion de ce point de presse, ont réclamé des autorités haïtiennes, outre, des démarches urgentes pour la restitution de leurs matériels, mais encore, un encadrement qui leur permette de mieux exercer leur activité de pêche. Ces encadrements visent l’acquisition d’équipements perfectionnés pour la pêche en haute mer, une formation adéquate sur l’activité de pêche, des connaissances précises sur les limites territoriales de la mer haïtienne et la présence de la marine haïtienne sur les eaux territoriales d’Anse-à-Pîtres.  A la fin de cette rencontre avec la presse, les représentants des pêcheurs d’Anse-à-Pitres, ont insisté sur la nécessité, pour l’État haïtien, dans le cadre des projets binationaux, de tenir compte de la situation des pêcheurs à Anse-à-Pîtres et dans la baie de Mancenille, deux zones frontalières avec la République Dominicaine. Des relations binationales, équitables et justes, ont-ils précisé, ne peuvent être construites sur ces cas de violations dont les pêcheurs sont journellement victimes de la part de la marine dominicaine.  Au lendemain de cette rencontre avec la presse, le mardi 14 octobre 2003, une délégation du GARR a accompagné les conférenciers par devant les Ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et des Affaires Étrangères, en vue d’exposer directement la situation aux autorités concernées. Ces dernières ont effectivement reconnu l’absence de l’État haïtien sur divers points de la frontière, notamment sur les eaux territoriales d’ Anse-à-Pîtres. De ces visites chez les autorités, on retient, entre autres, l’annonce, par le chef du cabinet du ministère de l’intérieur, de l’ouverture d’une enquête sur la situation des pêcheurs d’Anse-à-Pîtres.

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