Les secteurs associatifs et religieux de Dajabon s’opposent aux pratiques du Corps militaire frontalier CESFRONT
Le Comité de Défense et de Développement de la Société Civile de Dajabon (CODESOVID) appelle les responsables des Forces Armées Dominicaines à obliger le Corps Spécialisé de Sécurité Frontalière (CESFRONT) à observer le décret 325-06 fixant le champ de ses attributions à la frontière.Dans un document rendu public, ce 15 novembre 2007, le CODESOVID qui regroupe divers secteurs associatifs et religieux à Dajabon, a critiqué les pratiques des militaires attachés au CESFRONT qui se comportent en agents douaniers et percepteurs sur le pont de la Rivière Massacre et même au marché binational.Les organisations signataires du document exigent également que « ce Corps militaire respecte les droits humains des Dominicains autant que ceux des Haïtiens ». Elles demandent que des mesures adéquates soient prises pour garantir la liberté de circulation des commerçants et visiteurs venus d’Haïti pour s’approvisionner au marché binational de Dajabon.La sortie de ce document du CODESOVID intervient après une marche de protestation réalisée à travers les rues de Dajabon, il y a une semaine.Ci-joint quelques extraits du document de revendications du CODESOVID :Nous considérons que :1- Nos autorités sont placées pour nous défendre et nous protéger, en ce sens, nous exigeons le respect de nos droits, lesquels droits sont inaliénables, tels que consacré par la Constitution.2- Le CESFRONT, en tant que Corps Spécialisé des Forces Armées, assume son rôle et sa tache de contrôler et freiner la contrebande de produits, d’armes, de drogues et de sans-papiers ; comme il s’agit de la frontière, nous considérons que la mission du CESFRONT doit se réaliser aux abords de la Rivière Massacre et non à l’intérieur du marché ; que le CESFRONT laisse cet espace aux commerçants pour qu’ils puissent vaquer à leur activités librement. Que ce Corps militaire respecte les droits humains des Dominicains autant que ceux des Haïtiens.3- Nous ne voyons pas la nécessité de cette abondance de points de contrôle sur le trajet Dajabon-Santiago, vu que cela cause une gêne pour les visiteurs de passage dans notre ville ; comme société civile, nous demandons, au contraire, que ces points de contrôle soient réduits et qu’ils soient plus efficaces et fonctionnent dans la transparence.4- Que les autorités concernées prennent des mesures pour que les Haïtiens puisent se déplacer tous les jours dans la ville de Dajabon de la manière suivante : autant qu’en direction Sud de la ville vers les deux points d’approvisionnement en gaz et vers l’Est jusqu’à la caserne.5- Qu’on respecte le droit à l’hospitalité des commerçants haïtiens qui arrivent à Dajabon, le jeudi et le dimanche.6- Nous demandons au CEI-RD et à la Douane de prendre des mesures pour éviter le passage des camionnettes de transport de marchandises les jours de marché ou de foire, vu qu’elles entravent et congestionnent grandement la circulation des véhicules et des piétons.7- Vu note position géographique et en vue d’une meilleure vigilance de la part de nos forces armées, nous demandons et exigeons que EDENORTE nous englobe en tant que ville, dans le programme de 24 heures du service de fourniture d’électricité.8- Quant à la municipalité, nous lui demandons, de prendre en compte l’étude réalisée par Solidaridad Fronteriza pour le réaménagement du marché de Dajabon.(Extraits traduits par le GARR)
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