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Les abus et violations doivent cesser à la frontière haïtiano-dominicaine

Dans un document transmis à la presse, à l’occasion du 10 décembre, Journée internationale des Droits Humains, le Réseau Frontalier Jeannot Succès pour la Défense et la Promotion des Droits Humains réclame la cessation des abus à la frontière haïtiano-dominicaine et lance un appel aux communautés des deux pays, pour qu’elles se mobilisent afin d’exiger et de promouvoir la pleine jouissance de tous les droits de toutes les personnes.L’intégralité du texte vous est proposée.Journée des Droits Humains : la frontière haïtiano-dominicaine, un foyer d’abus et de violations qui doivent cesser 10 décembre 2007 Le 10 décembre 1948, l’Assemblée Générale des Nations-Unies a proclamé la Déclaration Universelle des Droits Humains, comme un idéal commun pour lequel tous les peuples devraient lutter afin d’aboutir au respect, à la protection et la promotion des droits de tous les êtres humains. Depuis lors, la date du 10 décembre a été retenue au niveau mondial comme la Journée Internationale des Droits Humains, non seulement comme une manière de rendre hommage mais aussi de rappeler au monde entier, l’evènement qui a ouvert la voie à toute une période de luttes pour la reconnaissance du droit à l’égalité, la justice, et la liberté pour tous les peuples de la terre. En ce 10 décembre 2007, 59 ans après la promulgation de la Déclaration, le Réseau Frontalier Jeannot Succès pour la Défense et la Promotion des Droits Humains (RFJS) souhaite exprimer sa profonde consternation et préoccupation face aux constantes violations des droits fondamentaux de la personne observés aux points frontaliers entre Haïti et la République Dominicaine, lesquelles violations sont en contradiction avec l’engagement pris par les deux pays en adoptant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Le Réseau Frontalier Jeannot Succès est une organisation formée de comités de droits humains tout le long de la frontière haïtiano-dominicaine ; depuis sa création en juillet 2001, il s’est efforcé de maintenir une vigilance permanente sur les violations des droits humains commises durant les processus migratoires et/ou à l’encontre des usagers de la frontière ( migrants, commerçantes-commerçants des marchés binationaux, travailleurs transfrontaliers et riverains des localités frontalières), dans le but d’apporter appui et assistance aux victimes, dénoncer les abus, promouvoir une culture de respect des droits humains et contribuer à ce que les personnes soient traitées avec une plus grande justice et s’établissent de meilleures relations entre les deux peuples voisins. Aujourd’hui, 10 décembre 2007, Journée Internationale des Droits Humains, le Réseau Frontalier Jeannot Succès souhaite attirer l’attention des autorités, les médias et les sociétés haïtienne et dominicaine en général, sur les diverses violations répétées des Droits Humains constatées à la frontière et qui se résument à : 1- Les rapatriements discriminés de personnes depuis le territoire dominicain vers Haïti, sans leur permettre, dans la plupart des cas, de récupérer leurs effets personnels, ni la réunification familiale voire de leur accorder la possibilité de présenter des documents prouvant leur résidence légale en territoire dominicain. Les Comités de Droits Humains du Réseau, ont accueilli, en diverses occasions, des Dominicains d’origine haïtienne munis de leurs papiers mais expulsés vers Haïti ; des mineurs-es âgés de 12 ans, qui sont rapatriés-es sans leurs parents ou tuteurs et sans avoir de contacts en Haïti ; des femmes sur le point d’accoucher dont la santé s’est détériorée durant leur rapatriement, des personnes malades et en âge avancé qui ont vécu une grande partie de leur existence en République Dominicaine, et qui, non seulement, n’ont plus d’attaches en Haïti, mais, en outre, n’ont plus la capacité de travailler pour gagner leur vie.2- La maltraitance, les extorsions permanentes des commerçants et acheteurs aux jours de marché et d’échanges commerciaux frontaliers entre Haïti et la République Dominicaine. Durant les journées de vigilance effectuées dans les marchés, nous, les moniteurs et monitrices du Réseau avons observé comment des militaires et des fonctionnaires civils dominicains perçoivent des impôts illégaux des commerçants haïtiens pour leur permettre de vendre leurs marchandises ; nous avions vu comment, en certaines occasions, ils saisissent le tout ou une partie des marchandises des commerçants-es haïtiens sans donner aucune explication aux propriétaires, comment ils menacent et frappent les commerçants qui refusent de payer le tribut exigé ; comment ils insultent les commerçants et acheteurs haïtiens, dans un jeu humiliant et dégradant qui fait partie de la vie quotidienne à la frontière. Pour leur part, face à cette situation, les autorités haïtiennes brillent par leur absence.3- Le trafic et la traite de personnes qui se font souvent avec la complicité des autorités. Nous, les comités de droits humains du Réseau Frontalier Jeannot Succès avons constaté durant l’année 2007, une persistance de la traversée clandestine de personnes provenant d’Haïti et se dirigeant vers la République Dominicaine ; aidées par un réseau de passeurs des deux côtés qui profitent de la misère de la population et lui promettant l’irréalisable. Ces voyages illégaux, souvent, se terminent en tragédies, viols, abus, décès et une plus grande pauvreté. Malheureusement, nous constatons une absence totale des autorités haïtiennes pour faire face à cette situation. De même avons-nous observé comment des membres des autorités dominicaines, principalement des militaires, reçoivent de l’argent à la frontière, et aux différents postes de contrôle pour laisser passer les migrants sans papier. Ces mêmes militaires qui les maltraitent au moment de les rapatrier. Nous avons reçu également des témoignages de femmes migrantes qui assurent avoir été obligées d’avoir des relations sexuelles avec des militaires dominicains pour qu’elles ou leurs groupes puissent continuer la traversée. En tant qu’organisation de la société civile, qui lutte pour le respect des droits humains de toutes les personnes sans discrimination aucune, exigeons des autorités des deux pays une attention immédiate sur ces situations et la mise en place de politiques claires pour éviter qu’elles se répètent. Nous pensons que c’est une nécessité urgente que les Etats des deux pays respectent et appliquent les engagements internationaux qu’ils ont acquis en matière de droits humains pour garantir une vie digne à leurs populations. Nous croyons que l’application avec justice de la loi et la création de nouveaux instruments légaux pour la protection des droits de la personne ; la sensibilisation des agents des différents corps militaires et autorités civiles, et une plus grande présence, intérêt et volonté des autorités pour ce qui se passe à la frontière, sont des éléments indispensables pour qu’une réelle culture de respect, de justice et d’un bon traitement puisse être établie à la frontière haïtiano-dominicaine Aussi, en ce Jour International des Droits Humains, nous faisons avant tout un appel aux communautés des deux pays, pour qu’elles se mobilisent afin d’exiger et promouvoir la pleine jouissance de tous les droits de toutes les personnes. Réseau Frontalier Jeannot Succèspour la Défense et la Promotion des Droits Humains
Pour authentification :NB. Le RFJS est un regroupement de comités de droits humains haïtiens et dominicains établis à la frontière depuis juillet 2001. Il est appuyé par trois institutions : le GARR, Plataforma Vida et Le Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants (SJRM) à travers ses deux bureaux basés respectivement à Dajabon et Ouanaminthe.

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