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Un autre Haïtien blessé par balles par le CESFRONT

Lionel Momplaisir, alias Sémon, un jeune homme de 28 ans, a été blessé par un militaire dominicain, Julio César, appartenant au Corps Spécialisé de Sécurité Frontalière (CESFRONT), le 1er avril 2008, vers 9h:00 a.m., à la frontière d’Anse-à-Pitres/Pédernales.Le jeune Haïtien qui avait traversé la frontière pour s’approvisionner en glace en territoire voisin, a été touché d’une balle au cou après discussion avec ce militaire qui tenait à lui fouiller les poches, la main fermée. Il a alors refusé catégoriquement de se laisser inspecter de cette manière, et s’est mis à vider ses poches lui-même. L’agent du CESFRONT l’a alors giflé et un échange de mots vifs s’en est suivi. D’autres Haïtiens qui observaient la scène, ont conseillé à Lionel Momplaisir de rebrousser chemin vers Anse-à-Pitres. Il a alors quitté les lieux, mais le militaire dominicain l’a suivi du regard, et depuis Pédernales, a tiré en direction du jeune Momplaisir qui a été atteint d’une balle au cou et reçoit des soins actuellement au centre hospitalier d’Anse-à-Pitres.La population, du côté haïtien a aussitôt manifesté son mécontentement et lancé des invectives contre le militaire dominicain. Suite aux interventions conjuguées du juge de Paix d’Anse-à-Pitres, d’un inspecteur de la Police Nationale d’Haïti, et des agents de la MINUSTAH postés à la frontière, le Commandant en Chef du CESFRONT à Pédernales a emmené le militaire Julio César. Il s’est également engagé à prendre à sa charge tous les soins médicaux requis pour le rétablissement de la victime.Il faut souligner qu’en l’espace d’une semaine, soit du 24 mars au premier avril 2008, trois ressortissants haïtiens ont été atteints de projectiles tirés par des militaires dominicains: Anite Joazard, une femme enceinte, a été blessée par balles, le 24 mars, au marché de Dajabon par un agent du CESFRONT et a succombé, le lendemain, de ses blessures; le 28 mars, un autre Haïtien, Antoine Jean, a été mortellement atteint, par suite d’une fusillade déclenchée par plusieurs militaires; et le premier avril, ce fut au tour de Lionel Momplaisir d’être victime du CESFRONT.En outre, les militaires et les responsables du Service de la Migration dominicaine ont produit des déclarations où ils laissent entendre qu’ils ont été attaqués en diverses occasions par des ressortissants haïtiens. De plus, la presse a rapporté les propos de responsables dominicains annonçant qu’ils allaient prendre des mesures pour que les migrant sans papiers qui pensent pouvoir les agresser apprennent à les respecter. Le GARR entend alerter l’opinion nationale et internationale sur les lourdes conséquences que de telles déclarations pourraient entraÄ©ner pour les migrants-es. Sous prétexte d’attaques contre des militaires, beaucoup d’innocents pourraient se retrouver victimes de tirs ou de rapatriements forcés, comme cela s’est déjà produit à Hatillo Palma, en 2005.Le GARR demeure préoccupé par la situation qui se développe à la frontière depuis quelques jours où, pour un oui ou un non, des militaires du CESFRONT dégainent leurs armes et tirent. Le GARR invite à la vigilance tous les usagers de la frontière, surtout après ces annonces faites par les autorités dominicaines. Le GARR demande au gouvernement haitien, à travers le Ministère des Affaires Etrangères et le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, d’intervenir sans délai, auprès des responsables dominicains pour éviter que cette situation ne se développe à la frontière et à l’encontre des immigrants haïtiens en République Dominicaine. Il profite de l’occasion pour demander au gouvernement Préval-Alexis d’accompagner les victimes et leur famille dans leur quête de justice.

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