Les actes du Corps dominicain Spécialisé en Sécurité Frontalière (CESFRONT) doivent être investigués
Solidarite Fwontalyè, une branche du Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants, (SJRM) basée à Ouanaminthe, demande « une investigation sérieuse des actes des agents du CESFRONT qui depuis leur arrivée à la frontière, en 2007, ne cessent de commettre des exactions sur les Haïtiens ».« Ces abus peuvent aller de la violence psychologique, à la saisie arbitraire de marchandises, l’extorsion, la violence physique, le viol, les arrestations arbitraires, et même à la mort », affirme l’organisme de droits humains qui rappelle la dernière agression mortelle perpétrée par un militaire du CESFRONT, le 24 mars 2008 à la frontière. Ce soldat, en dégainant son arme au cours d’une discussion, a causé la mort d’une Haïtienne en gestation qui vaquait paisiblement à ses occupations au marché de Dajabon.Solidarité Fwontalyè/SJRM se demande « si les membres du CESFRONT, qui sont des militaires et non des policiers, ont une formation appropriée au travail qu’ils effectuent à la frontière ou s’ils souffrent de troubles mentaux pour se laisser aller à de tels actes ». L’organisme de droits humains attribue également cette situation à « l’irresponsabilité de l’Etat haïtien en matière de relations binationales, de politique migratoire et dans la mise en place d’un projet de société axé, entre autres, sur le développement durable, l’Education, la Santé et la création d’activités génératrices de revenus».Solidarité Fwontalyè/SJRM appelle les populations de Ouanaminthe et de Dajabon à « se solidariser pour réclamer justice pour les victimes du CESFRONT et les membres de leur famille ; dire non aux mauvais agissements des militaires dominicains et à la corruption installée à la frontière par les agents du CESFRONT».Soulignons qu’en novembre 2007, une marche de protestation contre les agissements du CESFRONT avait rassemblé les représentants-antes de divers secteurs associatifs à Dajabon et avait abouti au remplacement des membres du contingent accusés, comme le sont aujourd’hui ceux du deuxième contingent, de violer les droits des ressortissants haïtiens.
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