La lutte pour le respect des DESCs, un combat concerté pour que cessent le Trafic et la Traite de personnes en Haïti
C’est le thème du forum qu’organisent plusieurs institutions dont le GARR, Solidarité Frontalière, le Réseau Frontalier Jeannot Succès et l’ACTED, les 20, 21 et 22 Août 2008 au Ministère de la Culture et de la Communication.Ce Forum binational réalisé à l’occasion de la Journée Internationale du Souvenir de la Traite négrière et de son abolition, commémorée le 23 aout de chaque année, se veut un lieu d’échanges avec le public, les organisations de la société civile de l’île, les medias, indiquent les organisateurs dans un document transmis à la Presse. C’est aussi un espace de dialogue avec les autorités haïtiennes et dominicaines pour les encourager à lutter ensemble contre le phénomène et plus particulièrement réfléchir sur les causes du Trafic et de la Traite de personnes entre Haïti et la République Dominicaine.Alors que le pays n’arrive pas jusqu’ici à éradiquer la domesticité qui est une forme de traite d’enfants, le nombre d’Haïtiens/Haïtiennes qui ont recours à des voyages clandestins pour échapper à la misère, croît de jour en jour. En quête de mieux-être, ils se jettent dans les bras de trafiquants qui les emmènent dans toutes sortes d’aventures coûteuses et au péril de leurs vies. Chaque année, plus de 30,000 Haïtiens et Haïtiennes sont trafiqués dans leur tentative de se rendre en République Dominicaine, aux Bahamas, aux Iles Turc & Caicos, aux Etats-Unis ou ailleurs. Le trafic irrégulier de migrants et la traite de personnes sont considérés comme la troisième source d’enrichissement illicite dans le monde, après la drogue et le trafic d’armes. Certains qualifient ce mouvement d’esclavage moderne. Comme au temps de la traite négrière, c’est un commerce lucratif qui rapporte des millions de dollars et qui occasionne de graves violations de droits humains, souligne le document du forum.Dans la zone frontalière entre Haïti et la République Dominicaine, le trafic et la traite de personnes constituent une activité qui rapporte beaucoup d’argent tant aux trafiquants, aux militaires, aux policiers, qu’à des patrons d’entreprises. Ces derniers passent régulièrement des “ commandesâ€, en vue d’acquérir de la main d’œuvre fraîche et à bon marché pour différents types de labeur, notamment dans le travail agricole, la construction et le travail domestique. Ces travailleurs et travailleuses se retrouvent souvent sans défense et exposés à toutes sortes d’abus. Dans certains cas, pendant le voyage, quelques-uns d’entre eux sont abandonnés en chemin par les trafiquants, dans des endroits déserts, sans argent et sans nourriture.Haïti, premier pays à s’être mis debout pour dire non à la traite négrière, non à la vente d’esclaves, oui pour le respect des droits de toute personne, a la responsabilité aujourd’hui d’agir pour empêcher que le trafic et la traite de ses ressortissants se poursuive, opinent les organisateurs du Forum.Des officiels et des représentants d’organisations citoyennes d’Haïti et de la République Dominicaine sont attendus à ce forum binational de trois jours contre la traite et le trafic de personnes.
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