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Les violences contre les migrants-es haïtiens de Neiba ne doivent pas rester impunies.

En moins de 24 heures, plusieurs centaines de migrants-es haïtiens ont vécu la terreur dans la ville dominicaine de Neiba située dans la province méridionale de Bahoruco à une heure et demie environ du portail frontalier haïtien de Malpasse.Le 27 octobre 2008, des groupes de civils dominicains armés de batons, machettes, haches et pierres avaient gagné les rues de Neiba à la recherche de ressortissants haïtiens en guise de représailles pour le meurtre de Julio Cesar Diaz Perez, 32 ans, imputé sans enquête préalable aux Haïtiens. Le cadavre avait été découvert sur la route Neiba-Duvergé.Des familles entières ont dû fuir leur maison à l’arrivée des assaillants. Hommes, femmes et enfants haïtiens ou considérés comme tels, ont été pris en chasse et n’ont eu la vie sauve que grâce à la compassion de plusieurs Dominicains, Dominicaines, patrons ou amis, qui les ont cachés en lieu sûr et sollicité l’aide de la police, selon les témoignages recueillis par le GARR. Des centaines de personnes s’étaient retrouvées dans les commissariats de police et les casernes dominicaines. Une entente intervenue entre les autorités dominicaines et la représentation consulaire haïtienne établie à Barahona, non loin de Neiba, s’est conclue avec une mesure de rapatriement vers Haïti.Le 28 octobre 2008, le vice-consul haïtien à Barahona, Frantz André a accompagné 476 personnes au portail frontalier de Malpasse où les rapatriés-es ont reçu l’accueil des représentants de l’Office National de la Migration (ONM) et du Ministère des Affaires Etrangères. Un second groupe de 174 personnes est arrivé le 29 octobre 2008. Selon des témoignages concordants, des scènes de pillage ont précédé les rapatriements.  » Quand je suis revenue avec la police pour récupérer mes affaires et les actes de naissance de mes enfants, je n’ai rien trouvé, ils ont tout emporté » ont confié des mères de familles au GARR. 110 enfants dont quelques-uns en uniforme, figuraient parmi le premier groupe de 476 rapatriés et une soixantaine environ dans le second groupe de 174. Ces écoliers avaient fui avec un parent ou un ami de la famille en quête de sécurité. Des parents ont confié n’avoir pas eu le temps de récupérer leurs enfants. Une rapatriée a déclaré au GARR qu’elle avait sollicité un arrêt du bus pour aller chercher ses enfants mais elle s’était heurtée au refus des autorités dominicaines . La tension a régné dans la région de Neiba jusqu’au 30 octobre où une nouvelle victime a été enregistrée à Los Rios. Il s’agit d’un jeune cultivateur haítien de 25 ans, Francisco Pie dit Manteca tué à coup de machettes. Le meurtrier est un ressortissant dominicain, Anyi Diaz Ferreras, 18 ans, actuellement aux mains de la police. Selon ses premières déclarations, il aurait tué l’Haïtien, parce qu’il aurait été victime d’un vol de sa part, dans le passé.Les sources officielles font état à ce jour d’un bilan de 15 blessés et trois morts à Neiba, depuis le 27 octobre. Il s’agit de Manuel Yeni, 21 ans, Solano Perez, 28 ans (El Nuevodiario,28/10/08) et Francisco Pie, cité plus haut. Le GARR s’alarme de cette situation de vulnérabilité des migrants haïtiens en République Dominicaine et de la violation répétée de leurs droits fondamentaux comme le droit à la vie, à la sécurité, à la propriété privée, à l’éducation et au respect de leur intégrité physique.Tout en prenant acte des déclarations de hauts responsables du gouvernement dominicain comme celle du vice-président Rafael Alburquerque sur l’intention de poursuivre les auteurs d’agressions contre la communauté haïtienne, le GARR réclame des mesures concrètes et immédiates visant a mettre l’action publique en mouvement contre les agresseurs et à dissuader tous ceux qui voudraient remplacer la justice et terrroriser quand bon leur semble, de paisibles citoyens/citoyennes haïtiens qui se retrouvent pour diverses raisons sur ce territoire proche. Enfin le GARR exige du gouvernement haitien l’accompagnement des victimes afin que justice leur soit rendue et des réparations leur soient obtenues.

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