Aucune confirmation d’assassinat de ressortissants haïtiens à Belladères/Elias Piña. Une enquête appronfondie sur plusieurs cas de meurtes annoncés est nécessaire
Suite à la publication dans la Presse, au début du mois d’octobre 2002, de la nouvelle de l’assassinat de six compatriotes haïtiens par des ressortissants dominicains à la frontière commune de Belladère et de Elias Pina, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) a effectué une enquête pour savoir ce qui s’était réellement passé. Des policiers, le Juge de Paix de Belladère, un représentant de ONM ainsi que plusieurs habitants de cette ville ont été interrogés. Aucune des personnes rencontrées n’a pu confirmer l’information. La police affirme n’avoir jamais entendu parler d’un tel crime, ni reçu de plainte et le juge de paix n’a jamais effectué de constat d’un tel fait. Quelques personnes ont affirmé avoir entendu des rumeurs à ce sujet, sans pouvoir préciser le lieu ni la date où se serait produit l’événement.Il semble qu’il y aurait une confusion avec la mort d’un jeune haïtien de 21 ans, Kamtris Lafortune, survenu à Santo Domingo lors d’une altercation avec un dominicain le premier octobre dernier. Ce ressortissant haïtien, qui travaillait dans un chantier de la compagnie Bissono, aurait été tué par des dominicains qui ont voulu venger un de leurs compatriotes ayant trouvé la mort au cours d’une rixe. Le cadavre de Kamtris Lafortune avait été transporté à Lascahobas, via Belladère, et les funérailles ont eu lieu le 3 Octobre. Cet incident a été confirmé par la compagnie Bissono qui avait donné un peu d’argent à la famille pour transporter le corps jusqu’à Haïti.Le GARR a visité, à Lascahobas, la famille du défunt Kamtris Lafortune qui a confirmé les faits. Une photo du défunt a été recueillie par le GARR.Etant donné l’inquiétude que cette nouvelle de l’assassinat de six compatriotes à la frontière de Belladère / Elias Pina a soulevé dans le milieu haïtien et étant donné les déclarations contradictoires sur ce fait, notamment celles du consul haïtien à Santo Domingo, M. Edwin Paraison, qui parle d’au moins trois cadavres(voir Le journal dominicain EL Nacional du 10 Octobre ), il est important que les autorités des deux pays achèvent l’enquête qu’ils ont annoncée et en publient les résultats. Le GARR souhaite également que lumière soit faite sur d’autres cas d’assassinats d’haïtiens annoncés au cours de la même période par la presse dominicaine. En effet, selon le journal « El Nacional du 7 Octobre 2002 », les cadavres en état de décomposition de deux vieillards haïtiens, et le cadavre d’un autre haïtien décapité, ont été retrouvés par des policiers dans différents points de la capitale de la République Dominicaine. Les deux vieillards répondaient aux noms de Antonio Guzman, 85 ans, et Oleo Martinez, 73 ans. Leurs cadavres présentaient des traces de blessures.Selon le journal, la Police criminelle était en train d’interroger plusieurs personnes sur ces meurtres et le commandant de la zone Sud-Ouest de Santo Domingo avait annoncé une intensification des patrouilles pour éviter la continuation de ces violences et autres délits graves qui commencent à les préoccuper sérieusement.
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