Déclaration de la Clinique Internationale des Droits Humains concernant le rapport sur les expulsions d’Haïtiens et Dominicains d’origine haïtienne
La clinique Internationale des Droits Humains a complété un rapport intitulé <>. Il s’agit d’un travail interdisciplinaire basé sur une série de données démographiques et d’entrevues. Cette méthodologie est utilisée pour identifier les tendances générales de cette migration forcée et pour comprendre les expériences des Haïtiens et Dominicains d’origine haïtienne qui ont quitté la République Dominicaine vers Haïti entre les mois d’août 1999 et de juillet 2000. Cette étude offre une analyse statistique des flux migratoires de par une évaluation démographique des populations vulnérables en question. Cette étude a rendu compte de certains facteurs clés concernant la structure des exodes migratoires, les caractéristiques de cette population ainsi que le traitement des expulsés de la part des autorités dominicaines.Contrairement à l’opinion populaire, la plupart des Haïtiens déportés de la République Dominicaine ne sont pas de nouveaux arrivés. Les pratiques d’expulsion interrompent la vie de résidents haïtiens de longue durée employés dans divers secteurs, à savoir la construction, l’usine ou les petites entreprises. L’étude montre que la plupart d’entre eux vivent dans le pays pour au moins deux ans avant d’être refoulés, et 20% d’entre eux y ont vécu 15 ans avant de recevoir un premier ordre de départ. Environ 5% de tous les refoulés sont de nationalité dominicaine, dont la majorité sont des enfants. Au cours de la période d’expulsion de novembre 1999, davantage de familles et de résidents de longue durée ont été obligés de quitter le pays, ce qui suggère que le gouvernement semble viser les communautés déjà établies plutôt que les nouveaux arrivés.Plus déconcertant encore est le nombre de personnes qui ont souffert une forme ou autres d’abus physiques et matériels lors de leur déportation par les autorités gouvernementales dominicaines. Environ 10% ont déclaré avoir été battus ou physiquement maltraités. Un individu nous a expliqué que : <>. Et ceux refoulés ne peuvent rapporter leurs biens se retrouvant ainsi sans ressource une fois arrivés à Haïti. Une grande partie, soit 78%, déclarent avoir laissé leurs biens derrière, le plus souvent leur paye, mais également leur bétail et propriété. La séparation des familles est aussi un des résultats des expulsions : 16% des refoulés se sont retrouvés séparés de leurs enfants et 19% des femmes ont été obligées de quitter le pays sans leurs époux.L’étude montre que le gouvernement dominicain applique une politique migratoire qui tend à produire des violations répandues de droits humains. A savoir, les autorités gouvernementales semblent présumer que ceux sans papiers sur soi sont sujets à une expulsion immédiate du pays. Les causes pour cette pratique systématique sont complexes : <>, explique Laurel Fletcher, directrice de l’étude, professeur de droit et directrice de la Clinique Internationale des Droits Humains à l’Ecole de Droit de l’Université de Berkeley.L’étude propose plusieurs recommandations afin d’améliorer l’état de droit en République Dominicaine ainsi que pour adresser les comportements sociaux négatifs des Dominicains à l’égard des Haïtiens. « Une réforme migratoire est complexe: comme tout dépositaire, les autorités haïtiennes et dominicaines, les groupes non-gouvernementaux et représentants d’institutions internationales doivent travailler en concert afin de transformer les institutions politiques, légales, économiques et sociales indispensables pour atteindre un véritable changement>>.
No Comments