La violence contre les femmes dans les espaces publics doit être combattue
La violence contre les femmes dans les espaces publics, tel a été le thème retenu par le GARR dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre.Plusieurs dizaines de personnes, en majorité des femmes, représentant des associations issues de divers camps de déplacées-es dans la zone métropolitaine ont pris part à une journée de réflexion au siège du GARR à Christ-roi. Cette activité était l’occasion pour l’institution de dénoncer les différentes formes de violences auxquelles les femmes sont victimes en Haïti. « En quel qu’endroit où se manifeste la violence et quelle que soit la forme sous laquelle elle se présente, les femmes doivent se mobiliser pour la dénoncer et la combattre. », selon Sanièce Petit Phat, l’une des intervenantes à cette journée. Elle en a profité pour rappeler que l’Etat haïtien est signataire depuis 1996 de la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et l’élimination de la violence contre la femme – Convention de Belém Do Pará – qui lui fait obligation de travailler au respect des droits de la femme. Cependant, des dispositions concrètes y relatives tardent encore pour assurer le suivi de certains cas de violences enregistrés à l’encontre des femmes ; et entre temps, les agresseurs continuent de circuler en toute impunité.L’officière du projet genre au GARR, Géralda Sainville, a indiqué que la violence a de graves conséquences sur le bon fonctionnement d’une société. « C’est inadmissible que des milliers de femmes haïtiennes continuent d’être victimes de violences à la maison et dans les espaces publics au su et au vu des autorités chargées de faire respecter les droits humains. », a-t-elle déploré tout en encourageant les femmes à s’organiser pour porter plaintes par devant les instances concernées.La violence doit être bannie dans notre société, a indiqué Patrick Camille, Responsable de la section des droits humains et migration au GARR. « L’intégrité physique de toute personne, quel que soit son statut social, doit être respectée », a-t-il précisé. Le juriste s’est référé à la Déclaration Universelle des droits de l’homme qui stipule en son article 1 que: « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Intervenant sur les violences à l’égard des femmes dans les camps d’hébergement, M. Camille a constaté que la situation a tendance à se détériorer. Il a attiré l’attention sur l’absence de patrouilles policières dans certains camps de la zone métropolitaine. « Comment peut-on comprendre que les forces de l’ordre chargées d’assurer la sécurité des vies et des biens ne sont pas présentes dans des espaces de forte concentration de population comme les camps de déplacés-es ? », s’est-il interrogé.La partie culturelle qui a suivi les exposés donnait l’occasion aux participants-es de dénoncer à travers des représentations théâtrales les différentes formes de violences dont sont victimes les femmes à traves le pays.Signalons que la commémoration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a été aussi célébrée dans plusieurs zones de travail du GARR à la frontière, notamment à Belladère, Lascahobas, Fond-Bayard, Thomassique et Fond-Verrettes où des centaines de participantes et participants ont réfléchi sur la problématique de la violence contre les femmes dans les espaces publics. Ils/elles en ont profité pour proposer des pistes d’actions concrètes à mettre en place pour lutter contre toutes les formes de violences à l’encontre des femmes.
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