Chasser les déplacés-es haïtiens des espaces publics est inacceptable, opinent des parlementaires américains
«Un effort accéléré pour enlever les déblais et réparer les immeubles encore habitables et construire des abris permanents, telle devrait être l’approche du gouvernement haïtien et non celle d’expulser les gens des espaces publics sans leur offrir un endroit où aller». C’est la position commune exprimée par un groupe de parlementaires américains réagissant à l’annonce d’expulsions violentes opérées par la Mairie de Delmas le 23 mai ecoulé dans un camp de déplacés situé dans la banlieue Nord de la capitale haïtienne. Ces parlementaires sont Donald M. Payne du New-Jersey, Yvette D. Clarke de New-York, Frederica Wilson de la Floride et Maxine Waters de la Californie. Ce camp, rappellent-ils, abritait plusieurs centaines de personnes, un groupe parmi les plus de 800 mille déplacés-es haïtiens, selon les chiffres officiels. Il est encore plus troublant, estiment le groupe de parlementaires que cet incident se produise durant la journée, au moment où plusieurs Haïtiens, hommes et femmes étaient hors du camp, partis à la recherche d’opportunités d’emplois. «Ceux et celles qui étaient restés sur les lieux, ont assisté à la destruction de leurs effets personnels tandis que d’autres étaient violemment frappés à coups de bâtons par la police», ont critiqué ces membres du congrès américain.«Il est impensable qu’un officiel puisse excuser ou ignorer de telles actions à un moment où Haïti cherche à se remettre de la crise issue du tremblement de terre du 12 janvier», ont-ils relevé.Rappelons qu’au cours d’une conférence de presse conjointe tenue à Port-au-Prince, le 24 mai écoulé, trois organisations dont la FRAKKA (Force de Réflexion et d’Action sur la Problématique du logement en Haïti ) avaient critiqué la façon dont le titulaire de la municipalité de Delmas, Wilson Jeudy, avait conduit l’opération de déguerpissement qui, selon eux, est inacceptable.« Les déplacés-es ont droit au logement; les autorités haïtiennes doivent les loger au lieu de les réprimer. », s’était insurgé le responsable de FRAKKA tout en se référant à l’article 22 de la constitution haïtienne qui fait obligation à l’Etat de garantir le droit au logement à toutes et à tous.
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