Alienum phaedrum torquatos nec eu, vis detraxit periculis ex, nihil expetendis in mei. Mei an pericula euripidis, hinc partem.

Blog

GARR / Catégories en Français  / Nouvelles  / Actualités  / Droits de l'Homme  / La journaliste María Suárez Toro rend hommage au doyen des défenseurs des droits humains en Haïti
© Liliane Pierre-Paul

La journaliste María Suárez Toro rend hommage au doyen des défenseurs des droits humains en Haïti

 

María Suárez Toro, journaliste de renommée mondiale, a, dans un discours, honoré la mémoire du professeur Jean Claude Bajeux. Dans ce document, elle, rappelle, qu’en dépit de l’exil et des persécutions qu’il a connus, M. Bajeux a contribué à mettre sur pied de multiples plateformes de défense des droits humains en Haïti.

« Il y a de ces personnes qui dans une vie résument celle de tout leur peuple. Il a voulu pour Haïti ce que les pouvoirs globaux et locaux lui ont refusé toute sa vie: une vie digne ». C’est en ces termes que la journaliste María Suárez Toro a décrit le professeur Jean Claude Bajeux, décédé le 5 août 2011.

Mme Suárez Toro a qualifié de « citoyen universel, cet haïtien qui a étudié en France et en Angleterre. Journaliste, philosophe, linguiste, ce défenseur des droits humains a passé 23 années de sa vie en exil et a collaboré à la protection des Droits Humains et à la fondation de divers organismes œuvrant dans ce domaine ».

Jean Claude Bajeux a également milité au sein du Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH), qu’il a fondé en 1979 et dirigé jusqu’à sa mort et le Centro Intercultural de Documentation (CIDCO), qu’il a fondé au Mexique, avec Iván Illich et d’autres théologiens à Cuernavaca.

De retour à Port-au-Prince, il entreprit en 1980 une lutte légale en faveur des « boatpeople ». C’est en ce sens qu’il a fondé et dirigé Inter-regional Council of Haitian Refugees (CIRH) qui a contribué à l’aboutissement de nombreux dossiers à Genève. Parallèlement, il a fait office de professeur de littérature à l’Université de Porto Rico.

Revenu à nouveau d’exil et cette fois-ci en 1986, il passa par la République Dominicaine. A cette époque, il était fait obligation aux exilés politiques d’exhiber leur visa d’entrée. Ce qu’il avait refusé de faire. En lieu et place de ce laissez-passer, il avait présenté un sticker du drapeau haïtien dans son passeport. « Personne n’a osé refuser ce droit à M. Bajeux’ », rapporte María Suárez dans son texte.

Une fois dans son pays, il a activement collaboré à l’élaboration, l’adoption et le vote de la Constitution du 29 mars 1987. « Il a été l’un des artisans du retour à l’état de droit. », constate la journaliste. Par ailleurs, le nom de Jean Claude Bajeux figure parmi les fondateurs du Congrès National de Mouvements Démocratiques (CONACOM), aux côtés entre autres de celui de Victor Benoit.

Quand la coalition de 57 organisations s’est transformée en parti, le professeur a occupé le poste de Secrétaire Général pendant 10 années, en représentation de l’International Socialiste. En 1987, ils ont paralysé le pays dans une grève de six jours en signe de protestation contre le gouvernement provisoire conduit par les militaires.

Jean Claude Bajeux est également l’auteur de plusieurs ouvrages. De cette bibliographie, se distingue entre autre, « Anthologie de la Littérature Créole Haïtienne ».

Outre le fait de défendre les droits humains, Jean Claude Bajeux intériorisait aussi ses idéaux. C’est ainsi, qu’après le tremblement de terre qui a balayé Port-au-Prince et ses environs, il avait hébergé ses voisins et amis sinistrés, et transformé du même coup sa résidence en camp d’hébergement.

Décédé d’un cancer de la trachée, cet humaniste « a emporté avec lui des années de lutte en faveur des braceros haïtiens qui travaillent dans les bateys dominicains.», a conclu Mme Maria Súarez Toro.

Les funérailles du professeur Bajeux seront chantées le mercredi 10 aout 2011.

 

No Comments

Post a Comment