
Sit-in devant la Junte Centrale Electorale contre la dénationalisation des Dominicains-es d’origine haïtienne
A la tête d’un rassemblement tenu devant le siège de la Junte Centrale Electorale à Santo Domingo, le jésuite Mario Serrano, du Service Jésuite aux Réfugiés (SJR), a réclamé le 11 octobre 2011, l’annulation de la Résolution 12/O7 qui pénalise les Dominicains/Dominicaines d’ascendance haïtienne.
Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution dominicaine en janvier 2010 consacrant un double usage du jus soli/droit du sol et du jus sanguini/droit du sang, de nombreux ressortissants-es dominicains-es d’origine haïtienne se sont vus refuser le renouvellement de leurs documents d’identité tels que passeport, actes de naissance, cédula/carte d’identité.
Parmi eux, on retrouve des enfants, mais aussi des universitaires, des professionnels, des hommes et femmes qui ont construit leur vie, possédé des actifs et ont pu circuler librement à l’étranger sur la base de cette nationalité acquise sur un fondement constitutionnel. Ces personnes se retrouvent d’un jour à l’autre, dénationalisées, c’est-a-dire apatrides car la Junte Centrale dominicaine refuse de leur délivrer leurs extraits d’archives.
Tout en réclamant vivement l’annulation de la résolution au cours du sit-in du 11 octobre devant les locaux de la Junte, le représentant du SJR a démenti les responsables de l’institution étatique faisant accroire que seulement 12 personnes n’avaient pu avoir accès à leur documentation.
Une enquête menée par le Service Jésuite aux Réfugiés révèle, ainsi, qu’un nombre de 1584 ressortissants-es dominicains ont été victimes de dénationalisation opérée par la Junte Centrale. L’enquête est parue sous le titre : « Impacto de la Politica de Desnacionalizacion que se aplica en el país « (Impact de la Politique de Dénationalisation appliquée dans le pays).
« Il faut rentrer cette résolution, insiste le Service jésuite, car elle viole les droits de toutes ces personnes, les empêchant d’étudier, de travailler, d’obtenir des cartes d’identité et autres documents ».
Cette situation a déjà interpelé maintes organisations, non seulement en République Dominicaine mais aussi en Amérique du Nord et en Europe. Une douzaine d’entre elles a déjà sollicité et obtenu pour le 24 octobre prochain, une audience publique à ce sujet auprès de la Commission Interaméricaine des Droits Humains. Le gouvernement dominicain est invité à cette audience.
Cette démarche a déjà valu des menaces et persécutions de toutes sortes à la militante Sonia Pierre de l’organisme de droits humains MUDHA qui s’est déjà insurgée en diverses occasions contre la dénationalisation des Dominicains d’origine haïtienne.
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