Haïti-République Dominicaine : Une nouvelle publication sur les défis du développement de l’île
Après Santo Domingo la veille, Port-au-Prince a accueilli, le 19 juin 2008, la sortie d’une nouvelle publication titrée : « Los Retos del Desarrollo Insular » (Les défis du développement insulaire). Les deux éditeurs, Bridget Wooding et Wilfredo Lozano, avaient fait le déplacement ainsi que d’autres personnalités du monde universitaire dominicain comme le doyen Francisco Cueto, de la Faculté Latino-Américaine des Sciences Sociales (FLACSO).L’ouvrage restitue une sélection des interventions produites à un séminaire réalisé à Santo Domingo, en septembre 2007, sous les auspices de la FLACSO et du Centre d’Investigations en Sciences Sociales de l’Université Ibéro-Américaine (UNIBE). Plusieurs spécialistes haïtiens et dominicains y avaient pris part.Los Retos del Desarrollo Insular comporte 13 chapitres distribués en 4 grandes sections : Processus d’intégration, commerce et ouverture économique ; Développement durable, frontière et sécurité ; Migrations, politiques migratoires et droits humains ; et les défis du développement insulaire.« Depuis plus de 20 ans, les rapports entre la FLACSO et les universités en Haïti se sont raffermis » a indiqué le doyen de la FLACSO qui considère le lancement de cet ouvrage comme l’expression des liens d’amitié entre les deux pays.Le Chancelier haïtien Jean Rénald Clérismé était présent à cette cérémonie de lancement tenue à l’Hôtel El Rancho, ainsi que d’autres personnalités comme l’ambassadeur dominicain accrédité en Haïti, José Sérullé Ramia et la représentante du Royaume de Norvège, Tone Faret, dont le pays appuie, depuis quelques années, l’initiative d’un Dialogue sur le futur des relations haïtiano-dominicaines.Plusieurs conférenciers-conférencières qui avaient pris part au Séminaire binational de Santo Domingo, en 2007, ont produit leurs points de vue sur l’ouvrage qui cristallise les réflexions sur les rapports entre les deux pays. D’une intervention à l’autre, l’accent était mis sur le rôle déterminant que peuvent jouer les décideurs politiques de l’île et l’urgente nécessité de préserver et dynamiser l’espace institutionnel que représente la Commission Mixte Bilatérale Haïtiano-Dominicaine créée en 1996, à l’initiative des gouvernements Préval et Balaguer.Mme Colette Lespinasse, coordonnatrice du GARR et participante au Séminaire de Santo Domingo, l’an dernier, a dit espérer que «les décideurs prendront en considération les défis qui ont été identifiés à travers les différents exposés consignés dans l’ouvrage, en vue d’aider à la construction de ce futur pour lequel les organisations de la société civile des deux pays luttent depuis de longues années». Elle a déploré que « les deux gouvernements haïtiens et dominicains sont toujours en retrait et n’aident pas suffisamment à cette construction ». « Pourquoi jusqu’à présent, aucune initiative n’est prise pour redynamiser la Commission Mixte Bilatérale considérée comme un espace important pour les discussions entre les deux pays ? » s’est interrogée la coordonnatrice du GARR qui a dit vouloir profiter de la présence du chancelier Clérismé pour une précision à ce sujet.Le ministre des Affaires Etrangères a répondu en ces termes : « Pour la question de la Commission Mixte, la République Dominicaine est déjà prête, de notre côté, notre Commission Mixte est prête aussi, ce n’est pas encore publié ». Le chancelier Clérismé a, en outre, affirmé : « Je crois que nous ne devrions pas attendre que les deux pays se mettent ensemble pour réunir la Commission Mixte, les défis sont là, il nous faudrait nous y atteler ».Cette cérémonie de lancement de l’ouvrage : Los Retos del Desarrollo Insular, en Haïti, était coordonnée par la Fondation Maurice Sixto et la présentation assurée par le journaliste Valéry Numa. Une version française est en cours d’élaboration.
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