La discrimination à l’encontre des femmes est inacceptable dans le système d’Etat Civil haïtien
A l’invitation de l’Initiative Citoyenne pour la Promotion des Jeunes Leaders (ICPJL), plusieurs dizaines de personnes, en majorité des femmes, ont réfléchi sur le droit à l’identité à Petite Place Cazeau (est de la capitale), à l’occasion de la Journée internationale de la Femme, le 8 mars.Deux militants de droits humains, Guylande Mésadieu de la Fondation Zanmi Timoun et Antonal Mortimé de la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH), ont animé cette séance qui a duré près de deux heures.Après avoir retracé l’historique de la Journée Internationale de la Femme, la militante Guylande Mésadieu, a rappelé les prescrits de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui affirme le principe de la non-discrimination et proclame que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit et que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont énoncés, sans distinction aucune, notamment de sexe. Elle a cité, entre autres, la Convention sur 1’é1imination de toutes les formes de discrimination à 1’égard des femmes adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 18 décembre 1979. »C’est intolérable et inacceptable que l’Etat haïtien qui a signé et ratifié des instruments internationaux consacrant l’égalité de tous les êtres humains, hommes et femmes, accepte dans son système d’Etat Civil, des discriminations à l’encontre des femmes, un groupe aussi important de la société » a déploré Mme Mésadieu.De son côté, le Secrétaire général du POHDH, Antonal Mortimé, a mis l’accent sur le droit à la personnalité juridique et à la nationalité consacré par la Déclaration des droits de l’homme dans ses articles 6 et 15. Il a rappelé que le droit à l’identité est l’un des droits fondamentaux de la personne humaine. Il revient donc à tout état responsable de garantir ce droit « en mettant en place un système fiable et crédible à cette fin », a-t-il indiqué.Le militant des droits humains a insisté sur le dysfonctionnement du système d’Etat Civil et déploré les problèmes de discrimination et d’exclusion particulièrement à l’égard des femmes. Il a cité en exemple la délivrance de certains actes non enregistrés ou avec de graves erreurs matérielles qui nécessitent par la suite de grands débours pour les corrections, et d’autres portant des appellations discriminatoires, telles : enfant naturel, enfant légitime, père inconnu, etc. « Un système d’Etat Civil qui respecte les droits humains doit être la priorité des dirigeants haïtiens », a-t-il soutenu. Plusieurs participants/es à ces débats en ont profité pour présenter des témoignages illustrant les graves anomalies du système et exhorté les autorités concernées à réaliser une réforme en profondeur. « Comment le pays parviendra-t-il à obtenir des données démographiques fiables sur l’ensemble de sa population en vue d’effectuer de très bonnes planifications s’il ne se donne pas pour mission d’identifier correctement ses citoyens-citoyennes ? », ont-ils argumenté.Soulignons que cette séance de réflexion sur le droit à l’identité a été réalisée dans le cadre de la campagne de Plaidoyer que mène le GARR de concert avec d’autres organisations haïtiennes comme l’ICPJL, en faveur de l’Enregistrement et de l’Identification de tous les Haïtiens et Haïtiennes sans discrimination et sans exclusion.
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