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Comment célébrer la fête de l’Agriculture et du Travail quand on procède à la destruction des jardins des paysans de la Plaine de Maribahoux ?

C’est l’interrogation soulevée par les membres du Comité de Défense de Pitobert, lors d’un point de presse tenu à Port-au-Prince, à la veille de la célébration du 1er mai.Texte de la ConférenceDepuis le 18 mars 2003, des tracteurs dominicains, sous haute sécurité de l’Unité Départementale de Maintien de l’Ordre(UDMO) et d’autres agents de la Police Nationale, procèdent à la destruction de nombreux jardins de paysans à Nan Cacao et à Pitobert, deux localités de la Plaine agricole de Maribahoux. Ils ont détruit des champs de bananes, de mais, d’arachides, de manioc, de malanga, d’haricots, etc. sur plus d’une soixantaine d’hectares. La plupart de ces jardins se trouvaient presqu’à maturité. Aucun des exploitants n’avait été prévenu de l’opération. Dans certains endroits, les exploitations ont été livrées au pillage avant d’être rasées.Plus d’une cinquantaine de paysans ont ainsi assisté, impuissants, à la disparition de plusieurs journées de travail et de leurs moyens de survie. Quelques-uns ont reçu une pitance de 7,500 gourdes par quart de carreau. Mais la majorité des victimes ont refusé cette somme qu’elles qualifient de dérisoire. Quant aux métayers, ils n’ont rien reçu comme dédommagement pour leurs jardins détruits.Les planteurs lésés dans leur droit ont fait appel à un avocat, Maitre Milius Méhu Garçon. Ce dernier avait requis l’ordre du juge de Paix de la zone, M. Jacquelin François, pour effectuer un constat des dégâts causés par les tracteurs dominicains aux jardins des paysans. Le 23 avril 2003, l’avocat a reçu du juge une lettre où il déclare : « En vertu d’un ordre du commissaire du gouvernement près du tribunal de première instance de Fort-Liberté, m’obligeant à me garder de mettre pied en cet endroit jusqu’à nouvel ordre, cette requête ne peut être agréée pour l’instant ». Sur cette base, le juge de paix a refusé de se déplacer pour le constat légal. L’Etat haïtien a-t-il déjà perdu le contrôle d’une partie du territoire national ?Pour expliquer leur acharnement à faire disparaître à tout prix les jardins presqu’à maturité, les autorités haïtiennes avancent comme prétexte la présence selon elles, de gens armés qui se seraient cachés sous les champs de mais et qui auraient tiré à l’arme automatique contre un tracteur dominicain venu faire une petite place pour implanter un bureau. Cette déclaration a été faite par le consul haïtien à Dajabon, Jean Baptiste Bien-Aimé au micro d’une station de radio venue s’enquérir des faits. Les autres autorités de la zone se refusent à toute déclaration à la presse. Aucune preuve de cette attaque armée contre le tracteur dominicain n’a été montrée.Jusqu’à date, les opérations se poursuivent dans un climat de peur. Les gens évitent de donner leurs opinions sur le projet de zone franche, tandis que les agents de l’UDMO imposent une interdiction musclée à toute personne désireuse de tirer des photos ou de filmer le site. Les têtes connues pour leur opposition au projet de zone franche n’ont pas le droit de s’approcher du terrain. Un jeune homme de 17 ans a été arrêté en lieu et place de son oncle, membre du Comité de Défense de Pitobert. La Police a déclaré suspecter l’oncle de détention d’armes illégales. Des fouilles effectuées dans sa résidence n’ont révélé la présence d’aucune arme. Le monsieur disposait d’insecticides pour ses plantations et de la colle d’ébénisterie. Après quatre(4) jours de détention à la prison de Fort-Liberté, le jeune homme a été libéré provisoirement, suite à l’intervention d’un avocat de Oanaminthe. Il se sent encore très menacé ainsi que son oncle qui ne peut pas circuler librement.A cette date(fin avril), les tracteurs ont pratiquement terminé leur œuvre de destruction de tous les champs qui se trouvaient sur les habitations Nan Cacao et Pitobert. Ils mettent désormais le cap sur Gaya, une autre localité plus proche de Ouanaminthe. D’après les informations reçues, plusieurs maisons seront également rasées dans cette localité. Mais jusqu’à présent les résidents n’ont pas été prévenus d’une telle éventualité. La DGI de Ouanaminthe, auprès de qui les concernés s’étaient rendus en mars dernier pour payer l’impôt locatif, a refusé de recevoir le montant.Le Comité de Défense de Pitobert dénonce avec force, l’attitude du gouvernement Lavalas qui s’entête à sacrifier la fertile plaine agricole de Maribahoux au profit de l’installation d’une zone franche. Le comité ne comprend pas comment ce même gouvernement qui fait fi des cris des paysans de Maribahoux et de nombreuses personnes qui connaissent le potentiel agricole de cette plaine, peuvent-elle parler encore de production nationale et célébrer la fête du travail et de l’agriculture ?Le Comité de Défense de Pitobert appelle les agriculteurs des autres régions du pays à la vigilance, car ce processus de dépossession des paysans au profit des zones franches est un programme qui vise toute la zone frontalière.A l’occasion du premier mai, fête de l’Agriculture et du Travail, le Comité de Défense de Pitobert sollicite la solidarité de tous ceux et celles qui croient encore au pays, à l’importance de l’agriculture, pour unir leurs voix à la sienne afin de sauver Maribahoux. Nous sollicitons votre mobilisation pour faire comprendre aux dirigeants haïtiens la nécessité d’irriguer cette plaine qui peut contribuer à garantir la sécurité alimentaire du pays. Nous réclamons de l’encadrement pour tous les paysans afin qu’ils puissent rentabiliser leur production. Si l’Etat veut à tout prix installer une zone franche dans le Nord-Est, des alternatives peuvent être trouvées dans des endroits arides comme la Savane Dekle ou le Morne Casse.VIVE LA SECURITE ALIMENTAIRE ! VIVE LA PAYSANNERIE ! VIVE L’AGRICULTURE ! VIVE HAITI !(30/04/03)

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