Deux militaires dominicains maltraitent deux femmes enceintes à la frontière Nord
Deux commerçantes originaires de Ouanaminthe, l’une âgée de 34 ans enceinte de 6 mois et l’autre de 16 ans enceinte de 3 mois ont été agressées au centre ville de Dajabon par deux agents du CESFRONT (Corps Spécialisé de surveillance frontalière) ce lundi 21 mars 2011 vers 10 heures du matin, a appris le GARR.Les deux femmes s’étaient rendues au marché frontalier de Dajabon dans le cadre de leurs transactions coutumières, le lundi et le vendredi étant jours de marché binational dans cette ville proche de Ouanaminthe.Sans mot dire, les deux militaires du CESFRONT les ont frappées violemment tour à tour selon les témoignages recueillis. L’un deux a basculé les pieds de la plus jeune ressortissante haïtienne pour la faire tomber et elle s’est retrouvée sur la chaussée avec un genou blessé et un choc au ventre. L’autre commerçante a été saisie au collet par l’un des agresseurs en uniforme qui s’est mis à lui cogner la tête contre un poteau électrique puis l’a giflée violemment.Une ressortissante dominicaine qui observait la scène est intervenue et fait rentrer les Haïtiennes dans son entreprise commerciale tout en lançant ces propos en direction des deux militaires «Ici je suis chez moi et c’est moi qui commande. Si vous vous sentez capables, venez prendre les Haïtiennes.» Les agresseurs ont alors rebroussé chemin.Grâce à l’accompagnement de l’organisme de Droits humains, Solidaridad Fronteriza basé à Dajabon, ces deux commerçantes haitiennes ont pu être soignées dans un centre hospiltalier et ramenées à Ouanaminthe.Cet incident violent survient à quelques jours de l’expulsion arbitraire d’une citoyenne dominicaine de 27 ans prise pour une Haïtienne et conduite au portail frontalier de Belladère, le 12 mars 2011, avec un bébé d’un an dans les bras.Suite aux démarches menées par le représentant local du GARR auprès des autorités consulaires dominicaines, la jeune expulsée a pu regagner son pays dans l’après midi du 14 mars 2011.«J’étais bouleversée quand des agents de la Migration domonicaine m’ont arrêtée en dépit de mes protestations et mon insistance à leur dire que je suis Dominicaine, je suis née à San Cristobal d’un père haïtien et d’une mère dominicaine il ya 27 ans. Il m’ont malgré tout débarquée à la frontière.», avait -t-elle confié au GARR.«La conduite des autorités se base sur des motivations raciales au moment de décider qui arrêter», avait critiqué un représentant du Service jésuite en République Dominicaine qui réagissait aux rapatriements opérés en début d’année 2011.Soulignons que ce 21 mars marque la célébration de la Journée mondiale contre le racisme, Journée inspirée par la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, convention dont la République Dominicaine est signataire.
No Comments