L’organisme dominicain CENTRO PUENTE condamne l’agression par balle d’une commerçante haïtienne à la frontière Nord
Dans un entretien accordé au GARR, ce 16 mai, l’organisme de droits humains Centro Puente basé à Dajabon, s’est dit engagé dans une démarche pour porter devant la justice le cas d’un militaire dominicain accusé d’avoir tiré dans le dos, une commerçante haïtienne, Mariette Pierre, au portail frontalier de Dajabon, le 13 mai 2011. « Nous condamnons énergiquement ce fait et rappelons que l’usage de la force doit être proportionnel à l’agression ou au délit commis. », écrit Centro Puente dans un communiqué transmis à la presse.L’agent du CESFRONT a été mis aux arrêts, selon une source militaire qui n’a pas voulu révéler l’identité de l’agresseur, informe l’organisme de droits humains.Mme Pierre qui fréquente le marché frontalier de Dajabon pour la vente de ses produits, a été atteinte d’une balle au dos, le vendredi 13 mai, jour de marché. Peu de temps auparavant, la commerçante avait refusé de répondre aux appels d’un groupe de militaires dominicains qui voulaient apparemment la rançonner. L’un d’entre eux a alors tiré dans sa direction selon les informations recueillies sur place. L’état de santé de la victime hospitalisée à Dajabon est stable, a appris le GARR.Les autorités haïtiennes n’ont pas encore réagi publiquement sur cet incident.Ci-joint l’intégralité du communiqué de Centro Puente :« Aujourd’hui, une fois de plus, et malheureusement nous le savons bien que ce ne sera pas la dernière fois qu’un être humain, une femme de nationalité haïtienne, a été attaquée et ses droits violés de manière démesurée et disproportionnée à la frontière Nord, entre Dajabon et Ouanaminthe.Dans des circonstances dont on ignore encore les détails, un membre du Corps Spécialisé de Surveillance Frontalière (CESFRONT) a tiré, blessant par balle une ressortissante haïtienne dont le délit commis était à ce point cruel et critiquable à savoir celui de traverser la rivière pour aller vendre ses produits au marché de Dajabon ; et pouvoir ainsi par ses efforts et son travail, nourrir ses cinq enfants. »Quelqu’un », supposément lui a facilité le passage de la frontière dans les eaux de la rivière, sans passer par la migration, en échange d’une gratification, pratique qui, nous le savons avec certitude, a cours chaque jour à cette frontière.Nous condamnons énergiquement ce fait et rappelons que l’usage de la force doit être proportionnel à l’agression ou au délit commis et qu’en aucun cas, des situations provoquées par la promotion de l’illégalité de la part d’institutions étatiques doivent conduire à l’usage de la force au préjudice d’un être humain.
Arcadio SosaCoordonnateur de Centro Puente-Sant PonDajabon, République DominicaineTél. : (809) 579 7379Cell. : (809) 481 1626
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