
Des documents d’Etat civil : une urgence pour les Haïtiens /Haïtiennes de l’extérieur
Les intervenants, pour la plupart, ont présenté un tableau sombre des problèmes auxquels font face les communautés haïtiennes de l’extérieur par rapport à la documentation.
Aux Iles Turks & Caicos, un archipel dela Caraïbesous tutelle britannique, la situation des ressortissants-es haïtiens y est très compliquée, surtout les sans papier, observe Tobias Metzner, consultant à l’Organisation Internationale pour les Migrations(OIM). « Ils sont l’objet d’un racisme institutionnel », ajoute t-il. Les enfants figurent aussi parmi les victimes ; les autorités locales refusent de leur octroyer la documentation alors même qu’ils-elles ont vu le jour dans l’archipel.
À date, les Haïtiens /Haïtiennes en difficulté aux Îles Turks & Caicos ne reçoivent aucun accompagnement de la part des autorités nationales : « L’absence d’un Consulat haïtien pour les défendre pèse lourd dans la balance » explique M. Metzner.
Autre communauté haïtienne en difficulté à l’extérieur, celle qui se retrouve en République Dominicaine sans papier. Ces migrants-antes sont l’objet de rapatriements arbitraires ou de discrimination. « Ils vivent comme des prisonniers, ils ne trouvent pas un service adéquat au niveau de l’ambassade ou du consulat de leur pays d’origine pour régulariser leur cas > rappellela Coordonnatricedu Bureau Exécutif du GARR, Colette Lespinasse.
Elle réitère à ce sujet la position de l’institution qui recommande, entre autres, une démarche interministérielle incluant le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger et le Ministère des Affaires Etrangères ; ces deux entités sont invitées à contribuer à l’établissement d’un service d’Etat civil et d’identification efficace au sein des divers consulats et /ou ambassades.
Le Ministre des Haïtiens Vivant à l’Etranger, Daniel Supplice, intervenant à cette journée de réflexion, a voulu rassurer les participants-es en annonçant que « l’identification de tous les Haïtiens en terre étrangère est une priorité pour le MHAVE ». L’air déterminé, il a expliqué : « « Nous sommes en train de faire les mises en place de concert avec les autres instances, pour arriver à un tel objectif ».
Pour sa part, le directeur des Archives Nationales d’Haïti, Wilfrid Bertrand a, au cours de son intervention, mis en relief les initiatives envisagées par son institution pour améliorer le service de livraison de documents à la diaspora haïtienne. « Les Archives Nationales comptent lancer en mai prochain un nouveau programme dénommé LAE (livraison à l’étranger), pour assurer un service de proximité à l’intention des Haïtiens-Haïtiennes de l’extérieur », a–t-il indiqué.
Cette journée de réflexion a été aussi l’occasion pour les participants/es d’être informés-es sur les récentes initiatives du GARR touchant les Haïtiens/Haïtiennes en terre étrangère. Ainsi, Me Clifford Frédérique a présenté un projet conduit par l’institution, de concert avec le Mouvement des Femmes Dominico-Haïtiennes (MUDHA) pour aider à l’accès à la documentation de sans papier haïtiens établis en République Dominicaine. Ce projet bénéficie de l’appui du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés(UNHCR).
Entrecoupée de débats, cette journée de réflexion s’est terminée avec une prestation culturelle du Groupe Base-Art-Culture sur le droit à la documentation.
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