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Des organisations et universités brésiliennes publient un manifeste en faveur des migrants-es haïtiens

« Pour la défense des droits humains des migrants-es haïtiens au Brésil », tel est le fondement de ce manifeste en 11 points rédigé par des réseaux d’organisations brésiliennes, latino-américaines et internationales d’appui en matière de migration, informe le Service Jésuite aux Réfugiés pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (SJR LAC). Les recommandations du Manifeste portent sur :

  • la nécessité d’informer, de manière adéquate, l’opinion publique sur l’ensemble des facteurs à l’origine de la migration haïtienne et d’inviter la société brésilienne, à travers des campagnes publiques, à se montrer solidaire avec les migrants-es haïtiens.
  • la mise en branle d’actions de solidarité pouvant aller de la fourniture d’aide humanitaire à la couverture des besoins des migrants-es haïtiens en alimentation, emploi, logement, aide psychologique, juridique, éducative, etc…
  • l’invitation faite aux professionnels des médias brésiliens à éviter l’utilisation d’images ou de mots à caractère sensationnaliste qui ne font que créer un climat alarmiste susceptible de criminaliser la migration haïtienne.
  • la demande au gouvernement brésilien de surseoir à l’adoption de politiques migratoires de durcissement, qui interdisent ou limitent l’entrée des migrants-es haïtiens sur le sol brésilien et qui finissent par créer un climat favorable à la violence, à la prolifération d’activités illégales et mafieuses, et à l’exploitation des travailleurs.
  • la nécessité pour les décideurs brésiliens de travailler de commun accord avec leurs homologues des pays sud-américains et avec différents acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux en vue de planifier, de manière efficace, l’accueil et l’insertion des nouveaux migrants haïtiens dans différents Etats et villes d’Amérique du Sud et du Brésil.
  • l’exhortation adressée au gouvernement brésilien de collaborer avec son homologue haïtien et d’autres organismes internationaux spécialisés dans le domaine de la migration, pour contrer l’action des trafiquants qui promeuvent des voyages irréguliers en promettant des avantages économiques et des opportunités de travail au Brésil dans le contexte de la préparation de la prochaine Coupe du Monde de Football prévue au Brésil en été 2014.
  • l’adoption par le gouvernement brésilien, face à Haïti, d’une politique extérieure respectueuse du droit fondamental à l’auto-détermination et la souveraineté du peuple haïtien, en reconnaissant sa capacité et en réclamant la restitution de la dette historique, sociale, écologique et financière envers ce pays précurseur de la lutte contre l’esclavage et la colonisation dans toute la région latino-américaine.
  • la reconnaissance de la créativité des artistes haïtiens et la capacité de ce peuple à s’auto-organiser, à résister à toutes sortes de catastrophes et, en même temps, à toujours montrer sa disposition à lutter, de manière permanente et solidaire, pour la construction d’alternatives face à l’injustice et à l’adversité.
  • la réalisation de recherches et d’études par des chercheurs universitaires spécialisés dans la migration, visant à connaître les histoires de vie des migrants-es haïtiens, les réalités qu’ils-elles vivent au cours du processus migratoire et à leur arrivée au Brésil, ainsi que leurs attentes, leur niveau de formation, leurs expériences et leurs possibilités réelles d’insertion dans des activités productives dans la société brésilienne.
  • l’évaluation permanente de l’impact de l’immigration des Haïtiens/Haïtiennes dans ses rapports sociaux et communautaires avec le pays d’arrivée, de manière à créer des organismes ou instances qui puissent promouvoir des relations interculturelles harmonieuses, prévenir et lutter contre des actions à caractère xénophobe, sexiste, raciste, élitiste et contre toutes autres formes de discrimination négative et d’exploitation.
  • Enfin, l’introduction des migrants-es, des organisations d’appui en matière de migration et des chercheurs universitaires spécialistes du thème migratoire dans un processus d’intégration régionale placé sous le leadership du Brésil et dans le cadre d’autres initiatives au sein de l’Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR) et de la Communauté des Etats Latino-Américains et Caraïbéens (CELAC).

Ce manifeste rendu en faveur des migrants-es haïtiens au Brésil porte la signature de plusieurs groupes de recherche universitaires entre autres, le Grupo de Estudios Migratorios da Amazonia, et de plusieurs réseaux d’organisations de défense des droits humains et des communautés afro-brésiliennes, tels le Grito dos Excluidos Continental et le Service Jésuite aux Réfugiés pour l’Amérique Latine et les Caraïbes.

La situation des migrants-es haïtiens au Brésil sera sur l’agenda de la visite officielle de la Chef d’Etat du Brésil, Dilma Roussef, attendue dans la capitale haïtienne, début février 2012.

Dans un document de propositions transmis en 2011 autour de l’adoption d’une Politique migratoire nationale, le GARR avait recommandé aux autorités haïtiennes la signature et la mise en application d’accords négociés de migration de main d’œuvre en vue de protéger les droits de ses ressortissants-es à l’étranger.

En dernière heure, une dépêche du Service Jésuite aux Réfugiés informe que ce lundi 30 janvier 2012 , « le maire d’Iñapari a déclaré l’état d’urgence dans cette localité péruvienne frontalière avec le Brésil ; cela, en raison de la pénurie d’eau potable et de nourriture provoquée par la présence de 284 migrants haïtiens [dont des femmes et des enfants] bloqués depuis plus d’un mois dans cette région. »

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