Alienum phaedrum torquatos nec eu, vis detraxit periculis ex, nihil expetendis in mei. Mei an pericula euripidis, hinc partem.

Blog

GARR / Catégories en Français  / Nouvelles  / Actualités  / Migrants  / Prioriser la concertation dans la recherche de solutions en faveur des travailleurs migrants haïtiens

Prioriser la concertation dans la recherche de solutions en faveur des travailleurs migrants haïtiens

C’est l’approche adoptée par l’organisme de Droits Humains Solidaridad Fronteriza, qui, avec l’autorisation de la Direction Générale de la Migration, a pu faciliter le retour, début janvier, de plusieurs centaines de travailleurs migrants haïtiens employés dans l’agriculture dominicaine. Suite aux critiques émises par certains journalistes, le directeur de Solidaridad Fronteriza, le prêtre jésuite Régino Martinez a décidé de faire le point sur ce dossier. Des extraits de cette analyse vous sont proposés. {{« Je laisse ma maison sans savoir quand et comment je vais revenir »}} Solidarité Frontalière a apporté son soutien à une organisation de migrants pour faciliter la traversée de la frontière à 699 travailleurs haïtiens. Ce voyage autorisé par la Direction Générale de la Migration, pour apporter une solution aux problèmes provoqués par le flux migratoire et permettre aux travailleurs migrants de passer la saison des fêtes en famille, a fait un tôlé dans la presse. Certains journalistes de la presse dominicaine et du monde audiovisuel se sont attaqués au travail de Solidarité Frontalière et particulièrement à l’engagement des pères jésuites en faveur des travailleurs/ses haïtiens/nes des plantations dominicaines de la zone frontalière. En lisant ces articles, nous nous sommes rendus compte du peu d’informations que les journalistes détiennent sur ce qui s’est passé effectivement au niveau de la frontière Dajabon/Ouanaminthe les 5 et 6 janvier 2008. En ce sens, il est primordial pour nous de faire la différence et mettre au grand jour ce qui s’est effectivement produit. Les journalistes ont besoin de ces informations pour être en mesure de présenter les faits de la manière la plus juste possible avec une vision beaucoup plus objective. L’action de Solidarité Frontalière les 5 et 6 janvier derniers n’est pas une action isolée, soudaine et capricieuse. Elle fait partie d’ un processus beaucoup plus vaste que nous devons présenter dans le but de faire comprendre à tout un chacun que la traversée de la frontière pour un immigrant qui traine derrière lui plusieurs années de travail en République Dominicaine pour organiser et installer sa famille, est chose sérieuse. De temps en temps, la presse rapporte quelques évènements qui se passent à la frontière. Ainsi la presse a rapporté que : « le 14 janvier 2008, à Dajabón, des militaires dominicains poursuivaient un autobus transportant une centaine d’ Haïtiens, l’un d’eux meurt… Le 30 novembre 2007, à Las Palmitas, Dajabón, deux Haïtiens ont été tués. Le 29 novembre, 302 haïtiens ont été rapatriés par la migration. Le 23 novembre, l’’Immigration a rapatrié 208 ressortissants haïtiens, parmi eux des femmes et surtout des enfants. Le 13 novembre, le journal « El Nuevo Diario » écrit  » les autorités dominicaines rapatrient environ 10000 Haïtiens ( ?) en moins de deux mois. »Le 9 novembre, deux personnes transportant 40 citoyens haïtiens sans papiers ont été arrêtés à Dajabón »â€¦ La liste des rapatriements associés à la violence à l’encontre des citoyens haïtiens en République dominicaine est bien plus longue… Dans la zone frontalière, les détentions et rapatriements d’Haïtiens sont fréquents, qu’ils détiennent ou non un carnet de migration. La plupart de ces personnes travaillent dans les plantations de tomates, de tabac, de melons, de bananes, d’ail, …situées dans la ligne Nord-Ouest de la frontière. Ils vivent dans les petites communautés situées à proximité des plantations où certains d’entre eux habitent avec leurs épouses et leurs enfants. D’autres ont leurs familles établies dans les zones frontalières du côté d’Haïti. Ceux là ont donc le besoin de se rendre dans leurs communautés respectives afin de rapporter les moyens de subsistance acquis. Les ouvriers migrants vivent dans l’angoisse permanente des difficultés auxquelles ils vont faire face pour revenir en territoire dominicain si jamais ils traversent la frontière pour visiter leur famille. Les autorités de l’Immigration et les militaires peuvent même leur retirer leurs carnets de travail. Les épouses des travailleurs migrants vivant dans les communautés dominicaines, vivent, elles aussi, dans la peur de se voir rapatrier d’un moment à l’autre. L’expérience quotidienne de la violence, des contrôles corrompus des postes militaires et les retours massifs et arbitraires, a conduit les ouvriers migrants des communautés du Nord-Ouest à s’organiser en petites associations dans le but de défendre leurs droits en tant que travailleurs étrangers et de protéger leur communauté […] La principale raison d’être de ces associations, regroupées sous le nom « Association des Travailleurs Migrants de la ligne frontalière (Asomilín) – a trait au passage de la frontière pendant les périodes de fêtes comme la Noël, Pâques et d’autres dates importantes pour le peuple haïtien. Depuis plusieurs années, Solidaridad Fronteriza soutient une procédure de facilitation des traversées de travailleurs migrants haïtiens munis de leur carnet de travail. C’est pourquoi, en avril 2005, elle a écrit au Directeur général de l’Immigration pour lui présenter la situation dans laquelle se trouvent les ouvriers haïtiens dans les plantations de la zone frontalière, l’informant de la nécessité de légaliser leur passage de la frontière. Solidaridad Fronteriza a également proposé une solution juridique pour éliminer les abus et extorsions de la part de l’Office de Contrôle. Même si aucune action judiciaire n’a été prise à ce jour, la Direction générale de l’immigration a toujours pris en compte la demande produite par Solidaridad Fronteriza pour les périodes de fête comme la Noël. Ainsi, le 7 décembre 2007, Solidarité Frontalière a écrit au Directeur général de l’Immigration, M. Carlos Amarante Baret, demandant l’autorisation de passage à la frontière du Nord-Ouest pour 699 travailleurs migrants haïtiens. La sortie vers Haïti par le pont frontalier Dajabón (RD) / Ouanaminthe (Haïti), a été fixée au dimanche 23 décembre 2007 et le retour aux plantations, le samedi 5 janvier 2008. Ces dates coïncident avec les vacances annuelles des travailleurs immigrés qui leur permettent généralement de passer Noël avec leurs familles. Le 17 décembre 2007, le Directeur adjoint de l’Immigration, à Santiago, M. Juan Isidro Pérez, a donné une réponse positive à cette demande. Une fois l’autorisation accordée, les organisations de travailleurs haïtiens ont commencé à délivrer des cartes à leur membres avec l’objectif de faciliter l’identification des personnes qui font partie de l’organisation, qui ont un emploi permanent et qui ont plusieurs années de résidence en République Dominicaine. Cette mesure a été prise également, en vue de contrôler l’identité de ceux qui auront à traverser la frontière le 23 décembre 2007. Le 5 janvier 2008, comme convenu, le groupe qui a traversé la frontière le 23 décembre s’est réuni à la frontière pour regagner son lieu de travail. Ils ont été retenus par l’officier de l’immigration qui leur a fait savoir que seules les personnes possédant un carnet délivré par la Direction générale de l’immigration pouvaient franchir la frontière. Cette déclaration a semé la panique dans le groupe dont la majorité n’avait pas de carte émise par la migration ou bien l’avait mais elle était arrivée à expiration. Au terme de ce contrôle, seulement 318 personnes ont pu regagner leur lieu de travail, le 5 janvier. Malgré toutes les démarches entreprises par Solidaridad Fronteriza pour porter les autorités dominicaines à respecter l’engagement qu’ils avaient pris avant le départ de ces travailleurs rien n’a été fait. Ainsi le groupe restant constitué surtout de femmes et d’enfants a passé la nuit à Ouanaminthe. La journée du 6 janvier a été un peu mouvementée. Dès 8 heures, les travailleurs migrants se sont à nouveau postés à la frontière que les autorités dominicaines ont tardé un peu à ouvrir. Quatre panneaux revendicatifs réclamant la légalisation du passage des travailleurs et le respect des droits des migrants ont été affichés à la frontière. Vers 2 heures de l’après-midi, les responsables de ASOMILIN se sont réunis et ont décidé de bloquer le passage et de ne laisser passer personne si les autorités persistent à interdire la traversée aux membres de l’association. Les dirigeants d’ASOMILIN ont expliqué la situation aux autorités haïtiennes qui n’ont pris aucune mesure répressive. Ils ont continué à laisser les gens entrer et sortir par la petite porte. sa part, les agents de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation d’Haïti (MINUSTHA), ont parlé aux différentes autorités, mais aucun accord n’a été trouvé. Mais tout d’un coup vers les 5 hres pm, un changement s’opéra dans l’attitude des autorités dominicaines. M. Juan Isidro Perez entra en contact avec le père Regino et quelques minutes plus tard 350 autres travailleurs ont pu traverser la frontière. 3 membres de Solidarité Frontalière ont accompagné les travailleurs pour s’assurer de leur arrivée à bonne destination. Le lundi 7 janvier les activités ont été reprises comme d’ habitude à la frontière. Les attaques des journalistes contre le soutien de Solidarité Frontalière aux travailleurs immigrés sont injustifiées. Si les journalistes avaient pris le soin de vérifier un peu les informations, et s’ils avaient écouté les deux versions des événements, ils se seraient rendus compte que les travailleurs migrants avaient le droit de réclamer leur droit de pouvoir traverser la frontière. Ils avaient raison car, comme je l’ai dit, le vice-directeur de l’Immigration de Santiago avait donné son autorisation pour la sortie et le retour, le 17 décembre 2007. Un accord reste un accord. Cette soudaine interdiction de la traversée de la frontière s’apparente à une expulsion de ces travailleurs. La façon dont cela a été fait viole le Mémorandum d’accord sur les mécanismes de rapatriement. En effet, le protocole prévoit que: –On ne peut pas rapatrier au cours de la nuit (entre 6 :00 h à 8 :00 h) et le dimanche et les jours fériés, ni procéder à des rapatriements entre 8 :00 heures et 12 :00 heures; — On évitera la séparation des parents et des enfants mineurs; — Les autorités ne peuvent pas confisquer les effets personnels des personnes à rapatrier. Ils ne peuvent pas non plus retenir leurs documents personnels. Les citoyens et les citoyennes rapatriés ont le droit de retourner dans leur pays avec leurs effets personnels; — Les autorités de l’immigration donneront à chaque rapatrié une copie du formulaire qui contient l’ordre de rapatriement; — Les autorités dominicaines de la migration communiqueront, préalablement, dans un délai raisonnable, aux autorités diplomatiques ou consulaires haïtiens, les listes de personnes en processus de rapatriement. Dans ce cas précis, aucune de ces recommandations n’avait été respectée. Premièrement, l’interdiction de retourner dans le territoire dominicain, ou de l’expulsion, survenue le samedi 5 et le dimanche 6 janvier, le Jour des Rois, et donc jours fériés en République dominicaine. Deuxièmement, si les ouvriers munis de la carte de la Migration avec carte pouvaient franchir la frontière ce même samedi, ils ont dû laisser à la frontière leurs enfants et leur épouse. Par conséquent, les autorités dominicaines ont provoqué des séparations de familles. Troisièmement, en sachant que seulement ils ont quitté leur maison pour deux semaines de vacances, les travailleurs immigrés avaient laissé leurs effets personnels dans les communautés dominicaines. En interdisant le passage de la frontière, les autorités n’ont pas permis aux ouvriers de récupérer leurs effets personnels. Quatrièmement, aucun arrêté d’expulsion n’a été transmis aux autorités haïtiennes, à l’opposé du fait que l’autorisation de quitter le territoire dominicain et d’y revenir a été rendue publique le 17 décembre 2007. Cinquièmement, les autorités haïtiennes n’ont pas été averties, ils ont appris la mesure en même temps que les travailleurs migrants. De plus, si les travailleurs haïtiens, avec leurs femmes et leurs enfants, ont attendu l’autorisation du passage de la frontière, plusieurs autres sont entrés illégalement en République dominicaine, en passant par la rivière Massacre. Jusqu’à présent, les autorités n’ont pris aucune mesure contre cette traversée illégale. Au contraire, on peut clairement observer des militaires qui attendent de l’autre côté de la rivière, que les hommes et les femmes en provenance d’Haïti franchissent la frontière pour les inculper. Cette situation est courante et aucune mesure n’a été prise pour légaliser le passage de la frontière dans ces zones. En effet, en agissant de la sorte, les autorités favorisent l’entrée illégale des immigrants, ce qui va à l’encontre de l’article premier de la loi n ° 137-03 sur le trafic illicite de migrants et la traite des personnes. Comme nous l’avons fait antérieurement, nous proposons à la direction de la migration de donner des cartes de migration valables pour 2 ans à toutes les personnes inscrites dans une organisation de travailleurs. Ces cartes faciliteront la mobilité dans la région et le passage à la frontière pour retourner dans la communauté d’accueil en République Dominicaine. L’office de la Migration pourrait également prélever des frais. En agissant de la sorte, on pourra réduire les difficultés que rencontrent les travailleurs, éliminer d’un coup les abus et l’extorsion de fonds pratiqués par le Bureau de Contrôle, diminuer les entrées illégales sur le territoire dominicain, et par-dessus tout, favoriser le respect de la dignité des hommes et des femmes sérieux et organisés. Fin de texte(Traduction : GARR)

No Comments

Post a Comment