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La Migration haïtienne en République Dominicaine au cœur d’un débat à l’Université de Miami (UM)

Dans un colloque de trois jours sur la migration, la citoyenneté, les droits humains et les changements dans le monde tenu à l’initiative de l’Institut Interuniversitaire pour la Recherche et le Développement et le département d’Histoire de l’UM, ont été analysés, entre autres thèmes, la situation des immigrants haïtiens en République Dominicaine, particulièrement celle des travailleurs de la canne ainsi que les initiatives binationales pour le respect de leurs droits.L’ex-chancelier haïtien, M. Jean Rénald Clérismé ainsi que l’actuel ambassadeur dominicain en Haïti, M. Jose Serulle, ont inauguré l’événement dans la soirée du vendredi 31 Octobre 2008 avec un exposé autour des migrants haïtiens en République Dominicaine, leur travail dans les plantations sucrières et leur apport à l’économie de ce pays. L’ambassadeur a fait l’historique des bateys (les communautés cannières) pour rappeler que c’est une invention américaine et non dominicaine initiée pendant l’occupation de l’île par les Américains au début du 20ème siècle, tout en insistant sur les bonnes relations qui existent entre les deux peuples. De son côté, M. Clérismé, se référant à une étude qu’il a publiée en 2003 a rappelé dans son discours des racines historiques communes aux deux peuples ainsi que les éléments culturels qu’ont en partage haïtiens et dominicains. Les deux diplomates n’ont rien dit sur la responsabilité des dirigeants actuels dans la gestion du dossier de la migration, ni des événements survenus deux jours auparavant, où au moins deux haïtiens ont été lynchés, des dizaines de leurs maisons incendiées et des centaines de personnes déportés vers Haïti, suite à l’assassinat d’un Dominicain attribué sans preuves à l’un de leurs compatriotes.Au moment des débats, Colette Lespinasse, coordonnatrice du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés(GARR), qui participait à la rencontre, a fait état de ses expériences quelque peu différentes de celles exprimées par Clérismé et Serulle, tout en insistant sur la responsabilité des dirigeants actuels tant haïtiens que dominicains dans ce qui se passe. En réponse, l’ambassadeur Serulle a condamné le récent lynchage d’haïtiens en République Dominicaine, ce qui à ses yeux constitue un fait isolé quand on considère, dit-il, les bonnes relations qui existent entre les deux peuples. Il a affirmé que les dénonciations par-devant les organisations internationales ne pouvaient en rien résoudre ces problèmes qui relèvent exclusivement de la responsabilité des deux Etats qui doivent s’asseoir pour trouver une solution.Trois exposés, présentés le 1er novembre respectivement par Digna Adames(Sonia) du Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants (SJRM), Colette Lespinasse du GARR et Jacqueline Boin Serulle de la Fondation Sciencia y Arte, ont permis à l’assistance d’avoir une vue plus globale de la réalité vécue par les immigrants haïtiens en République Dominicaine, la situation de leurs droits ainsi que les efforts réalisés par la société civile des deux pays pour combattre les violations et faciliter le rapprochement entre les deux peuples. Pour Jacqueline Bouin, Dominicains et Haïtiens ont plus de choses qui les rapprochent qu’il y en a qui les séparent. Elle a pris en exemple l’économie des deux pays très dépendante l’une de l’autre et les échanges commerciaux très dynamiques qui contribuent à l’amélioration des conditions de vie de nombreuses familles tant en Haïti qu’en République Dominicaine. De son côté, Mme Adames du SJRM, chiffres et images à l’appui, a fait état des différents droits des immigrants haïtiens violés en République Dominicaine et des conditions dans lesquelles ces derniers travaillent. Elle a largement expliqué les récentes initiatives prises par les dirigeants dominicains pour dépouiller des citoyens dominicains d’origine haïtienne de leurs documents d’identité, ce qu’elle considère comme un génocide civil. Tout en admettant que certains secteurs commencent à reconnaître l’apport des immigrants haïtiens dans l’économie dominicaine, elle se demande à quel prix se réalise cet apport ?Au cours de ce colloque, plusieurs intervenants issus du monde universitaire ont exposé leurs points de vue sur des thèmes divers liés à la migration et aux droits humains, tels la nationalité, les problèmes du VIH/Sida et la migration, la réunification familiale, l’intégration des migrants dans leur nouvel environnement, le trafic et la traite de personnes, etc. Des regards ont été jetés sur la migration vers l’Europe et plusieurs études réalisées par des chercheurs ont été présentées, certaines ayant rapport avec les Haïtiens / Haïtiennes vivant en Floride.A la cérémonie inaugurale de ce colloque qui a réuni des militants de droits humains, des professeurs, chercheurs, étudiants de plusieurs universités, on pouvait remarquer la présence dans l’assistance de l’ex-premier ministre haïtien, Jacques Edouard Alexis, de passage à Miami.Colette Lespinasse, Miami, Floride

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