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Des morts et des blessés dans un trafic de personnes à la frontière Nord

Un véhicule transportant un groupe de sans-papiers haïtiens en direction de Santiago, au Nord de la République Dominicaine a percuté contre un arbre, causant la mort d’une dizaine de ses occupants sur place et 17 blessés graves, selon les témoignages recueillis par le GARR auprès de quelques victimes dont Franklin Lafond, 21 ans. L’accident est survenu dans la nuit du 1er au 2 novembre 2010.Hospitalisé pour une fracture à la jambe, le jeune Lafond rapporte qu’il faisait partie d’un groupe de «150 Haïtiens qui, depuis Jacmel, (Sud-est d’Haïti), avaient été conduits à Ouanaminthe (Nord-Est) par un trafiquant du nom de Voyèle Lafleur, le 28 octobre écoulé ». Arrivés dans la localité frontalière de Meillac, «le trafiquant nous a répartis en petits groupes de 30 personnes afin de faciliter l’entrée en territoire voisin», a expliqué Lafond.Une autre jeune victime, Ifeta Lubin, 18 ans, a déclaré que «les passagers ont failli tous mourir au moment de traverser la frontière quand une patrouille militaire a ouvert le feu sur notre véhicule piloté par un chauffeur dominicain». Il n’y avait eu aucun blessé suite à ces tirs, a-t-elle affirmé, ajoutant que le chauffeur leur avait demandé peu après de quitter le véhicule en leur indiquant une cachette. Après trois nuits dans les buissons, un autre conducteur dominicain était venu chercher le groupe le 1er novembre en vue de poursuivre le voyage, selon Ifeta Lubin. « Chaque voyageur avait versé 4000 gourdes à Voyèle Lafleur pour cette traversée.», a-t-elle souligné.De son côté, Lefane Pierre Paul, 48 ans, une autre victime hospitalisée à Ouanaminthe, a confié : « Je souffre énormément alors que je n’ai pas d’argent pour me payer les soins médicaux. » ajoutant d’un ton plein d’amertume : « Nous avons vendu tout ce que nous possédions pour payer le voyage. Malheureusement, nous n’avons pas pu arriver à destination ».Il convient de souligner que contrairement à la République Dominicaine, il n’existe jusqu’à date aucune législation spécifique punissant la traite et le trafic de personnes en Haïti. Suite à un plaidoyer mené par un collectif d’organisations dont le GARR, le Parlement haïtien avait ratifié, en 2009, la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et ses deux protocoles additionnels dont celui relatif à la traite et le trafic de personnes. Toutefois, il manque encore une loi nationale d’application. Aux termes de l’article 2 de la loi dominicaine no 344-98 sur le trafic de personnes, il est établi que : « Si comme résultat ou à l’occasion de voyages illégaux, devait se produire la mort d’une ou de plusieurs personnes, on imposera aux responsables de n’importe quelle action punie par la présente loi une peine de réclusion non inferieure à 20 ans et non supérieure à 30 ans et des amendes entre 25 mille et 100 mille pesos de même que l’obligation d’indemniser les membres de la famille des victimes pour concept de dommages et intérêts ».

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