
RISQUE D’EXPULSION FORCÉE POUR DES FAMILLES EN HAÏTI
Les résidents du camp Mormon, dans la municipalité de Delmas, à Port-au-Prince, risquent une expulsion forcée dans les jours qui viennent. Ils ont indiqué à des délégués d’Amnesty International que, le 14 mai à 3 heures du matin, une vingtaine d’hommes, parmi lesquels des fonctionnaires municipaux, étaient entrés dans le camp et les avaient prévenus qu’ils seraient expulsés de force 15 jours après s’ils n’évacuaient pas le terrain. Certains de ces hommes étaient armés et ont ouvert le feu sur un groupe de résidents du camp, dont quatre ont été blessés tandis qu’ils couraient se mettre à l’abri. Avant cet événement, les résidents du camp Mormon ont été menacés à maintes reprises d’expulsion et de violence s’ils n’obtempéraient pas. Le 8 février, des fonctionnaires locaux accompagnés d’hommes armés ont menacé d’incendier le camp et de tirer sur les résidents s’ils ne partaient pas. Les résidents ont porté plainte auprès du ministère public pour ces deux attaques.
Aucun ordre d’expulsion établi par un tribunal ni autre avis judiciaire n’a jamais été présenté, et les familles concernées n’ont pas été consultées en bonne et due forme et ne se sont pas vu proposer de solution de relogement. Les résidents du camp Mormon vivent dans des abris improvisés ; les conditions sanitaires dans ce camp sont mauvaises et il n’y a pas d’eau courante. Parmi la population du camp figure un certain nombre de femmes enceintes ou ayant récemment accouché, et la majorité des familles ont une femme à leur tête.
Le 4 mai vers 16 heures, les 126 familles qui vivaient dans le camp Mozayik, situé à proximité, ont été expulsées de force par les autorités municipales en dehors de toute procédure légale et sans qu’aucune solution de relogement leur soit proposée. Amnesty International craint sérieusement que le même sort n’attende les familles du camp Mormon.
DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en français ou dans votre propre langue :
– Priez instamment les autorités haïtiennes de veiller à ce que les résidents du camp Mormon ne soient pas expulsés en dehors de toute procédure légale, sans préavis suffisant ni consultation, et de garantir que toutes les personnes concernées aient accès à une solution de relogement adéquate ;
– Exhortez-les à assurer la protection des résidents du camp Mormon et à diligenter une enquête sur les menaces et les actes de violence qui semblent avoir été perpétrés contre eux ;
– Demandez que les résidents du camp Mormon et les familles expulsées du camp Mozayik aient accès à des solutions durables en fonction de leurs besoins et de leurs souhaits, notamment à un logement décent et à des services.
S’impliquer: Amnesty International
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