Des familles déplacées réclament des autorités haïtiennes des logements décents
Plusieurs centaines de familles sinistrées, à l’initiative du Collectif des Organisations pour la Défense du Droit au Logement, du COPOV 12 et de Base Art Culture, avaient gagné les rues de Port-au-Prince, le 29 mars 2012 à l’occasion de la célébration du 25ème anniversaire de la Constitution du pays. Ces participants-es entendaient exiger de l’Etat haïtien l’application de l’article 22 de la Loi-mère stipulant que tout Haïtien doit avoir un logement décent et vivre dans des conditions sécuritaires.
Vêtus de T-shirts, ils/elles ont marché de la rue Christ-Roi à Nazon en passant par Lalue dans une ambiance de rara pour aboutir devant les locaux du Parlement haïtien où ils/elles ont soumis une lettre ouverte aux législateurs.
«Nou vle bon kay pou nou rete (nous voulons des logements décents), nou bouke dòmi kanpe (nous sommes fatigués de dormir debout), nou vle kay, nou pa vle kalòj (nous voulons des maisons et non des cages d’oiseaux), fòk Atik 22 Konstitisyon an respekte ( il faut que l’article 22 de la Constitution soit respecté)», avaient-ils/elles scandé tout au long du parcours.
Le Coordonnateur du Collectif des propriétaires victimes du séisme du 12 janvier, (COPOV 12), Arland Laguerre, a fustigé le comportement des autorités qui selon lui ne prennent pas en compte les revendications des sinistrés-es dont bon nombre croupissent encore sous des tentes déchirées depuis le passage du tremblement de terre ayant ravagé Port-au-Prince et ses environs.
«C’est un droit que nous confère la Constitution du 29 mars 1987 de faire passer nos revendications. Nous réclamons des logements décents. Cela fait des jours que nous ne pouvons pas dormir dans les sites d’hébergement à cause des pluies diluviennes qui s’abattent sur Port-au-Prince.», a-t-il déclaré.
Les autorités haïtiennes n’ont toujours pas mis en place une politique de logements sociaux pour satisfaire les revendications des citoyens/citoyennes du pays comme l’exige la Loi-mère en son article 22 depuis 25 ans.
«L’Etat haïtien doit mettre tout en œuvre pour doter les filles et fils du pays de logements décents», a rappelé l’une des participantes de cette marche.
De son côté, Jackson Doliscar membre du Collectif des Organisations pour la Défense du Droit au Logement, a demandé aux législateurs de travailler pour la création d’un fonds pour le logement, la suspension des expulsions forcées dans les camps de sinistrés-es et la mise en place d’un plan national de logement au profit des victimes du séisme du 12 janvier 2010.
Aux termes de cette marche qui a abouti devant les locaux du Parlement haïtien, des artistes issus du groupe Base Art Culture ont présenté une prestation culturelle pour appeler les autorités du pays à prendre en compte la problématique de logement.
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