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Tabarre Issa : La vie sous les tentes, l’autre visage d’Haïti

Il est 11h. a.m. Vickenson, dans la vingtaine, fait le pied de grue entre les parois des tentes. Fuyant la chaleur suffocante dégagée dans ces pavillons, ce jeune homme, déjà père, étale son problème : « Dès que le soleil se montre, personne ne peut rester sous sa tente », avance t-il. C’est évident, poursuit-il, touchant du doigt sa peau brûlée par les rayons du soleil.Au camp Tabarre Issa, Vickenson n’est pas le seul à se plaindre. « Je n’ai pas d’autre espace où me réfugier surtout lorsqu’il fait chaud », renchérit une dame, couchée à moitié nue dans son abri. « Je me résigne, déclare-t-elle, tout en laissant entendre qu’ hier une dame frisant la cinquantaine et souffrant d’hypertension artérielle a failli s’évanouir à cause de la chaleur».Josana, quant à elle, fait contre mauvaise fortune, bon cœur. Elle considère sa venue dans ce site comme une chance exceptionnelle. « Ici, je me sens en paix, dit-elle toute souriante. L’environnement est propre et il y a de l’eau en quantité ». Avant d’être accueillie dans le camp, Josana habitait dans une bicoque construite près de la rivière de la Vallée de Bourdon, déclarée zone à risques par le gouvernement haïtien. Plusieurs déplacés-es se montrent satisfaits de leur relocalisation loin des zones à risques, surtout avec l’arrivée de la saison cyclonique. Cependant, d’autres n’ont pas mâché leurs mots quant aux promesses qui restent jusqu’à date des vœux pieux. « On avait promis de nous donner régulièrement de la nourriture. Pourtant il n’y a jamais eu de distribution de nourriture », s’offusque le jeune Junior, qui vit dans le camp. Le problème de nourriture est très présent à Tabarre Issa. Les paroles de Marjorie, une jeune mariée, le témoignent fortement. « Mon mari et moi passons souvent des journées sans rien prendre, raconte-t-elle tristement. Ce n’est pas tellement un problème pour nous mais c’est surtout pour Yolanda, mon bébé de 9 mois ».La situation de Marjorie n’est pas singulière. Sans activités génératrices de revenus, plusieurs familles parviennent difficilement à tenir le coup. « Après le séisme, je n’arrive même pas à nourrir mes enfants voire les envoyer à l’école.», se désole Rosemarie, mère de quatre enfants. Le drame du 12 janvier a emporté la maison de cette femme, cheffe de famille, ainsi que son petit commerce. Le retour des enfants à l’école reste une très grande préoccupation chez les familles déplacées. Certains parents se plaignent des difficultés rencontrées par rapport à la distance où se trouvaient les écoles de leurs enfants avant le tremblement de terre. « Je dépense 85 gourdes par jour comme frais de transport pour emmener mon enfant à l’école, alors qu’autrefois cela me coûtait seulement 10 Gourdes. Comment vais-je tenir sans emploi », s’interroge un père de famille, Patrick. L’absence de camionnettes qui assurent le trajet menant au camp complique les conditions de déplacement. « Les motocyclistes qui font le trafic dans cette zone, poursuit-il, exigent 25 Gourdes par personne ». Face à ce problème, plusieurs parents n’ont d’autres choix que de garder leurs enfants chez eux.Le Camp Tabarre Issa se trouve à Galette Greffin, une localité de la commune de Tabarre, dans la Plaine du Cul de Sac, à l’est de Port-au-Prince. Ce camp accueille environ 512 familles provenant de la Vallée de Bourdon et de ses quartiers avoisinants. Sa gestion est assurée par l’organisation humanitaire Concern Worldwide.(Photo: google)

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