Les déplacés du Camp Corail réclament un logement définitif et sécuritaire
Trois jours après la bourrasque qui a semé la panique au camp des déplacés internes de Corail et détruit plusieurs centaines de tentes, les populations hébergées dans ce camp réclament un logement définitif et sécuritaire.Roselène enceinte de neuf mois s’inquiète des conditions dans lesquelles elle va accoucher, alors que sa tente est partiellement détruite. Des mères de familles anxieuses, avec des bébés sur les bras s’interrogent sur les plans du gouvernement et des ONG internationales pour leur faciliter l’accès à un logement plus durable. . Quelques responsables trouvés sur place interrogés par une équipe du GARR ne pouvaient fournir aucune information à ce sujet. Ils étaient préoccupés à distribuer de nouvelles tentes aux personnes qui se bousculaient pour en obtenir une, tandis que la pluie et le vent se faisaient toujours menaçants.Ici et là, on pouvait remarquer des amas de tentes endommagées, parmi elles celles de plusieurs ONG impliquées dans la gestion du camp Corail. Selon des riverains qui observent la situation, plusieurs familles ont déjà fui les lieux par peur pour leur vie après ce qui s’est passé le lundi 12 juillet, date marquant les six mois de la tragédie du tremblement de terre qui a détruit plusieurs villes d’Haïti et jeté à la rue des centaines de milliers de personnes.Un peu plus haut sur la montagne surplombant le camp, une maisonnette d’environ 16 mètres carrés semble avoir été construite comme modèle de logement pour héberger toujours provisoirement ces familles déplacées vivant encore sous les tentes. Ces dernières rejettent déjà ce type d’habitation, qui, à leur avis, est inadapté à la taille de leurs familles souvent nombreuses.Si l’on en croit certaines déclarations faites dans la presse par des représentants d’organisations internationales, l’offre de logements définitifs n’est pas envisagée pour le moment. Ces organisations optent plutôt pour des abris provisoires, mais d’une durée de vie un peu plus longue que celle des tentes. L’accès à un logement décent et sécuritaire en Haïti demeure l’un des plus grands défis de droits humains identifiés par plusieurs participants à une journée de réflexion sur la situation des personnes déplacées. Cette journée avait été organisée par le GARR pour marquer les six mois de l’après séisme. Le camp Corail représente le premier et l’un des rares espaces aménagés par l’Etat haïtien avec l’appui des organisations internationales pour effectuer un premier relogement des victimes du séisme. Les actuels occupants de ce camp proviennent du terrain de golf du Pétion Ville Club. Ils avaient été déplacés, pour dit-on, les protéger contre certains risques auxquels ils étaient exposés à l’approche de la saison cyclonique. On estime à plus d’un million et 200 mille, le nombre de sans abris dans la capitale haïtienne.
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