Pour une politique de logements sociaux en faveur des femmes
« L’Etat haïtien doit mettre en place une politique de logements sociaux au profit des femmes, notamment des déplacées.», ont déclaré des occupantes du camp KID à Christ-Roi dans une déclaration en six points produite au terme d’une journée de réflexion organisée par le GARR , le 8 mars 2011.« Sommes-nous condamnées à vivre sous des tentes en lambeaux ? Nos tentes sont déchirées et l’inquiétude nous envahit à chaque averse tandis que la saison cyclonique approche ; les autorités du pays savent bien que nous sommes là depuis plus d’un an dans cette situation et personne ne nous dit rien sur notre avenir. », ont-elles critiqué en ajoutant : « Nous sommes des êtres humains et avoir un logement, c’est l’un des droits humains que l’Etat haïtien doit respecter ».Outre une politique de logements sociaux en faveur des déplacées, les participantes ont réclamé la mise en place d’une politique de santé, l’instauration d’un système de microcrédit permettant aux femmes déplacées de relancer leur commerce, la création d’emplois, une politique d’éducation au profit de leurs enfants et la mise en œuvre d’un plan de sécurité contre le viol et les agressions sexuelles répétés dans les camps.Cette journée de réflexion coordonnée par le Comité du Camp KID a été émaillée de plusieurs interventions dont celle de l’éducatrice Magguy Mathurin qui a eu plusieurs échanges avec les déplacées, notamment autour de la situation de femmes commerçantes ou salariées avant le séisme et qui se retrouvent aujourd’hui sous les tentes, sans revenus, sans emploi, sous la dépendance et les caprices d’un partenaire indifférent aux besoins pressants de la famille.Avec le responsable des Droits Humains du GARR, Patrick Camille, les échanges ont surtout porté sur les dispositions en vigueur en matière de logement et les lacunes de la législation qui maintiennent dans l’exclusion une écrasante majorité de femmes. « Qu’elle soit mariée ou vive dans l’union libre, toute femme devrait pouvoir posséder sa propre maison,», a-t-il déclaré tout en exhortant l’Etat haïtien à réguler la problématique de logements en faveur des femmes.Soulignons que d’autres séances de reflexion ont été aussi organisées dans les zones de travail du GARR, notamment à Lascahobas, Fonds-Verrettes, Savanette et Fond-Bayard . Au cours de ces activités, les participantes de la frontiere ont réfléchi sur leur rôle dans la reconstruction d’Haïti, les violences et exclusions dont elles sont souvent l’objet « Nous voulons apporter notre quote-part dans le vaste chantier de redressement de la barque nationale et nous réclamons notre participation dans tout le processus. », ont-elles revendiqué.
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