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Amnesty International appelle à la mobilisation pour porter les autorités haïtiennes à respecter les droits des déplacés

Suite aux expulsions forcées de plus de 500 familles qui s’étaient abritées dans un camp de fortune aux abords du Stade Sylvio Cator, à Port-au-Prince, Amnesty International, dans une note publiée en juillet 2011, exhorte les autorités haïtiennes à garantir les droits de ces familles sinistrées relocalisées au Bicentenaire.

Cet organisme des droits humains rappelle que « le 18 novembre 2010, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a mis en place des mesures conservatoires engageant les autorités haïtiennes à adopter un moratoire sur toutes les expulsions visant les habitants des camps pour personnes déplacées au lendemain du séisme de janvier 2010. Ces mesures demandaient également que toutes les personnes expulsées illégalement soient transférées vers des sites équipés d’installations sanitaires élémentaires et offrant des conditions de sécurité minimales. Les États sont tenus d’adopter et de mettre en œuvre les mesures conservatoires ordonnées par la Commission ».

En outre, Amnesty International invite tous les citoyens et citoyennes interpellés par les violations des droits des déplacés à entreprendre des actions urgentes auprès des autorités haïtiennes en vue de porter celles-ci à appliquer les Principes directeurs de l’ONU relatifs au déplacement de personnes dans leur propre pays.

Ci-joint l’intégralité de la note :

ACTION URGENTE

DES FAMILLES HAÏTIENNES EXPULSÉES DE FORCE

Plusieurs familles expulsées d’un camp de fortune à Port-au-Prince, en Haïti, ont été réinstallées dans de nouveaux abris, qui sont loin de remplir les conditions minimales en termes d’installations sanitaires et de sécurité.

Le 14 juillet, plus de 500 familles ont été expulsées d’un camp de fortune situé aux abords du stade Sylvio Cator, dans le centre de la capitale Port-au-Prince. Une centaine de ces familles ont été réinstallées sur un nouveau site qui ne remplit pas les conditions minimales en termes d’installations sanitaires et de sécurité.

Cent trois familles ont été réinstallées sur une petite zone de marais dans le quartier du Bicentenaire. Il n’y a pas d’électricité, pas d’eau courante ni de véritables abris, et seulement quelques toilettes. Ces familles ont tenté de reconstruire des abris avec les matériaux dont elles disposaient ou qu’elles ont dû acheter. Chaque famille s’est vu attribuer à titre de compensation 10 000 gourdes haïtiennes (170 euros), mais certaines n’ont pas encore reçu cet argent. Une femme expulsée a expliqué à une ONG locale qu’elle avait déjà dépensé la majeure partie de cette somme pour payer le transport de ses biens et la construction d’un nouvel abri de fortune. Les autorités municipales n’ont fourni aucune aide pour le transport ou l’achat de nouveaux matériaux de construction. En outre, 39 autres familles expulsées qui se sont établies dans ce camp parce qu’elles n’ont nulle part où aller ont été menacées d’expulsion.

Le 22 juillet, une dizaine de toilettes portatives ont été installées aux abords du camp. Pour s’y rendre, les familles doivent traverser une route très passante, ce qui est très dangereux pour les jeunes enfants et expose les femmes et les jeunes filles aux agressions sexuelles, particulièrement une fois la nuit tombée puisqu’il n’y a pas d’électricité. Nous sommes vivement préoccupés par la sécurité de ces familles, car le site n’est pas clôturé et ne dispose d’aucun éclairage nocturne. Des violences sexuelles et des vols sont fréquemment signalés dans les camps de Port-au-Prince.

On ignore où sont parties les 400 familles qui n’ont pas pu être accueillies sur ce site. Elles comptent parmi les centaines de milliers de personnes qui se sont retrouvées sans domicile à la suite du tremblement de terre de 2010 et qui n’avaient pas d’autre choix que de se fabriquer un abri là où elles le pouvaient.

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en français :

• exhortez les autorités à garantir la sécurité des familles réinstallées dans le camp au Bicentenaire, à leur fournir des installations sanitaires décentes et à s’acquitter des obligations qui leur incombent de proposer des solutions de relogement adaptées à toutes les familles expulsées ;

• engagez-les à prendre les mesures conservatoires ordonnées par la Commission interaméricaine des droits de l’homme, qui demandent l’instauration d’un moratoire sur toutes les expulsions dans les camps pour personnes déplacées et le transfert de toutes les personnes expulsées illégalement vers des sites équipés d’installations sanitaires élémentaires et offrant de bonnes conditions de sécurité ;

• rappelez-leur que les Principes directeurs de l’ONU relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays disposent que ces personnes ont droit à un niveau de vie suffisant, comprenant abri et logement, ainsi que le droit d’être protégées contre tout déplacement arbitraire.

ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 6 SEPTEMBRE 2011 À :

Maire de Port-au-Prince
Monsieur Muscadin Jean Yves Jason
151, Angle Avenue Jean Paul II et Impasse Duverger
Turgeau, Port-au-Prince, Haïti
Courriel : mairiedeportauprince@gmail.com
Formule d’appel : Monsieur le Maire

Président de la République
Monsieur Michel Martelly
Palais National
Rue Magny
Port-au-Prince, Haïti
Fax : + 1 202-745-7215 (via l’ambassade d’Haïti aux États-Unis)
Courriel :communications@presidentmartelly.ht
Formule d’appel : Monsieur le Président

Copies à :
ONG
Groupe d’Appui aux Rapatriés & Réfugiés (GARR)
69, Rue Christ-roi
BP 19273
Port-au-Prince, Haïti
Courriel : garr@garr-haiti.org, comgarr@yahoo.fr

ACTION URGENTE

DES FAMILLES HAÏTIENNES EXPULSÉES DE FORCE

INFORMATIONS GÉNÉRALES

Le 18 novembre 2010, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a mis en place des mesures conservatoires engageant les autorités haïtiennes à adopter un moratoire sur toutes les expulsions visant les habitants des camps pour personnes déplacées au lendemain du séisme de janvier 2010. Ces mesures demandaient également que toutes les personnes expulsées illégalement soient transférées vers des sites équipés d’installations sanitaires élémentaires et offrant des conditions de sécurité minimales. Les États sont tenus d’adopter et de mettre en œuvre les mesures conservatoires ordonnées par la Commission.

Déjà très répandues en Haïti avant janvier 2010, les violences sexuelles ont été exacerbées par les conditions de vie depuis le tremblement de terre. Les femmes, les jeunes filles et les fillettes vivent dans la peur constante de subir de telles violences, les camps de fortune et les abris n’offrant pas une protection suffisante contre les intrus. Amnesty International a recensé plusieurs cas de femmes et de jeunes filles victimes de sévices sexuels alors qu’elles utilisaient des toilettes portatives. Les auteurs de ces actes sont souvent des membres de bandes de jeunes qui agissent après la tombée du jour.

Un récent rapport de l’Organisation panaméricaine de la santé a révélé qu’au 20 juin 2011, le ministère haïtien de Santé publique et de la population avait recensé 363 117 cas de choléra et 5 506 décès depuis le début de l’épidémie en octobre 2010. Le nombre de cas a augmenté depuis le début de la saison des pluies. D’après l’Organisation mondiale de la santé, « [l]’approvisionnement en eau sûre et l’assainissement sont essentiels pour réduire l’impact du choléra et des autres maladies à transmission hydrique. » Avant que ne soient installées une dizaine de toilettes portatives dans le quartier du Bicentenaire, les familles étaient contraintes de jeter leurs excréments dans un large canal d’évacuation des eaux usées à l’entrée du site ou dans un bâtiment abandonné où se trouvent des bassins d’eau stagnante, ce qui accroît le risque de propagation du choléra.

Nom : Sans objet
Sexe : Sans objet

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