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Vivre sous des tentes mal en point et sous la pluie : une expérience amère pour les déplacés-es de Christ-Roi

« Nous avons connu une nuit horrible et épouvantable », ont déclaré au GARR plusieurs personnes vivant dans les camps KID, Acacia, Agénor, Mayard 1 et 2 dans le quartier de Christ-Roi à la capitale, au lendemain de la forte averse survenue dans la nuit du 20 au 21 mars 2012.

Certains ont passé la nuit debout, d’autres pliés comme des linges dans un espace réduit. Des chefs de famille se voyaient contraints à veiller toute la nuit pour chasser tant bien que mal les jets d’eau qui traversaient les tapis troués qui constituent les toits des abris, déjà vieux de 2 ans et passablement abîmés. Chez la plupart des familles visitées, au moins une dizaine de récipients débordaient d’eau de pluie.

Ricardo du Camp Mayard 2, raconte : « A chaque fois qu’il pleut, on connaît des moments difficiles, on est obligé de se réveiller pour faire des arrangements avec des cartons ». Ce jeune homme de 19 ans partage sa tente avec 4 autres personnes, un espace exigu où il ne devrait y avoir rien de plus qu’un lit double et une petite table.

En temps de pluie, il n’y a pas uniquement un problème d’eau, mais aussi, celui des rats qui envahissent les endroits secs où l’on pourrait s’abriter, explique un autre déplacé.

A l’extérieur des tentes, la boue est encore humide et colle aux pieds, constate le GARR, au cours de la visite du 22 mars. A l’intérieur des tentes il y a un mélange de chaleur et d’humidité.

Lucia du camp KID confie : « Je n’ai point fermé les yeux cette nuit. Je suis asthmatique, le lit était totalement trempé et le sol était froid, trop froid pour mon état de santé. Nous sommes 7 personnes dans cette petite pièce. Les 5 enfants, ma sœur et moi, nous nous arrangeons pour dormir l’un contre l’autre dans le seul petit espace sec. Là où je vous parle je respire très mal, je n’ai plus de médicament contre le mal dont je souffre ».

Apres la pluie, les toits des logements forment un bassin d’eau qu’il faut passer une bonne partie de la journée à vider pour éviter que les lits et les vêtements soient mouillés à nouveau. Les abris inondés provoquent aussi l’absence de plusieurs enfants de l’école. « Je me sens mal de n’avoir pas pu aller à l’école à cause de mes uniformes qui sont mouillés par la pluie et l’école ne va pas m’accepter sans mes vêtements réglementaires. Je veux retourner chez moi pour mener une vie normale. », témoigne Stéphanie du camp KID.

Sa mère, Mona, ajoute : « nous sommes fatiguées de passer les nuits debout car, chaque soir, nous recevons des séances de pluie, notre tente devient humide et nous n’avons pas d’endroit où dormir puisque le lit est mouillé et le sol aussi, nous ne vivons pas comme des humains ».

L’État ne répond pas

L’humidité, la chaleur et la maladie fragilisent la vie dans les camps après chaque averse tandis que les déplacés- es connaissent aussi l’angoisse des expulsions forcées et l’abandon des autorités.

Ricardo du camp Mayard 2 raconte : « Nuit et jour, nous sommes harcelés par le propriétaire du terrain. Ça fait déjà plusieurs semaines depuis que l’OIM (Organisation Internationale de la Migration) était venue nous recenser, mais après nous avoir donné cette petite carte, aucune nouvelle d’eux. OIM nous a fait la promesse de nous envoyer au Camp Canaan à l’entrée Nord de la capitale. Bien que la distance avec l’école risque d être impossible, cela vaut mieux que d’être menacé sans arrêt par le propriétaire ».

La présence des autorités nationales dans les camps reste encore illusoire pour maints-es déplacés. « L’Etat ne nous visite jamais et cela montre clairement qu’il ne veut rien faire. », critique Jean Richard du Camp Kid. « Nos prélarts sont déchirés et ont besoin d être changés, ajoute-t-il, mais, en réalité, il nous faut quelque chose de plus durable et définitif qu’un tapis ».

Pour la plupart des personnes interrogées dans les camps Kid, Acacia, Agénor, Mayard 1 et 2, « une intervention rapide s’impose, car, la saison pluvieuse est à peine commencée et « pi ta pi tris » (le pire est à venir) ».

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