Colette Lespinasse : personnalité sociale de l’Année
En distinguant Colette Lespinasse, cette année, {Le Matin a voulu non seulement honorer une personnalité dont l’action -dans le domaine social, fait la différence dans son axe le plus difficile :celui des droits fondamentaux ; mais aussi souligner l’importance croissante que revêt la problématique des Haïtiens en République dominicaine}, écrit le quotidien haïtien dans sa dernière livraison de l’année 2007.Depuis 1999, c’est en tant que coordonnatrice du Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés (GARR) que Colette a investi le plus, en défense d’une catégorie de nos compatriotes particulièrement abandonnée par les autorités nationales, rappelle Le Matin. L’action du GARR, poursuit le journal, {fait certainement la différence pour nos compatriotes, malmenés, souvent humiliés dans leurs batailles pour chercher la vie hors de nos frontières. Aux côtés d’autres institutions citoyennes et des droits de l’Homme des deux côtés de l’île, le GARR s’est imposé même aux autorités politiques et religieuses, pour lesquelles il est devenu une référence}, indique le quotidien.Ci-joint, l’intégralité de l’article du journal Le Matin.PERSONNALITÉ SOCIALE DE L’ANNÉE / Colette Lespinasse ou la ferveur d’une battante!De par le rayonnement de son action de journaliste et de militante pour les droits de l’Homme et les droits des femmes, Colette Lespinasse est une figure bien connue de l’opinion publique haïtienne et même régionale. On connaît ses interventions régulières dans la presse et, en particulier, sa présence aux côtés de nos compatriotes émigrés et de leurs descendants en la république voisine. En revanche, son parcours est moins connu. Comment est-elle devenue la passionaria de la cause des Haïtiens en République dominicaine ? Colette est née à Fonds-desNègres, mais est très tôt venue à Port-au-Prince où elle a bouclé ses études primaires et secondaires jusqu’au baccalauréat. Dès lors, elle devient une militante active et sans relâche, toujours en quête de bonnes causes et aussi de perfectionnement sur le plan personnel : développement, droits fondamentaux, lutte des femmes, droits des migrants, alter-mondialisme… rien de ce qui est généreux ne lui est étranger. Au début des années 80, jeune femme dans la vingtaine, elle anime déjà des émissions à caractère social à Radio Soleil, la radio de l’Eglise catholique qui animait l’action sociale revendicatrice anti-duvaliériste. Après la chute de la dictature, elle collabore aux activités de plusieurs institutions à vocation sociale ou politique. De Protos (une ONG belge) au Crad (Centre de recherche et d’action pour le développement) en passant par le Gralip (Groupe de réflexion et d’action pour la liberté de la presse) et l’émission Fanm aktif à Radio Kiskeya, pour Colette c’est toujours le même engagement radical pour la cause du progrès des Haïtiens, c’est toujours la même ferveur têtue de battante. Parallèlement, elle réalise des incursions dans plusieurs directions sur le plan professionnel, du journalisme à la gestion en passant par les langues. Elle suit de nombreux séminaires nationaux et internationaux, bref elle se bat avec l’énergie qui la caractérise et qui la projette progressivement au-devant de la scène nationale. Colette a également trouvé le temps de fonder un foyer.Depuis 1999, c’est en tant que coordonnatrice du Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés (Garr) que Colette a investi le plus, en défense d’une catégorie de nos compatriotes particulièrement abandonnée par les autorités nationales. L’action du Garr fait certainement la différence pour nos compatriotes, malmenés, souvent humiliés dans leurs batailles pour chercher la vie hors de nos frontières. Aux côtés d’autres institutions citoyennes et des droits de l’Homme des deux côtés de l’île, le Garr s’est imposé même aux autorités politiques et religieuses, pour lesquelles il est devenu une référence.En distinguant Colette Lespinasse cette année, Le Matin a voulu non seulement honorer une personnalité dont l’action -dans le domaine social-fait la différence dans son axe le plus difficile :celui des droits fondamentaux ; mais aussi souligner l’importance croissante que revêt la problématique des Haïtiens en République dominicaine. L’année 2007 a été marquée en ce sens, comme l’an 2006 d’ailleurs, par une série de drames dont la répétition n’enlève rien à la gravité. En 2007, les initiatives dans le dossier de nos compatriotes ont été quasiment toutes prises du côté dominicain avec, entre autres, la construction de marchés, d’infrastructures diverses et même la constitution d’un corps de surveillance spécialisé. Côté haïtien ? … On ne peut que se féliciter de l’existence d’une société civile dynamique dont le Garr a pris la tête.2007 ramène la commémoration du massacre de 1937 sur la frontière. L’année se devait aussi de rappeler ce qui, au présent et au quotidien, représente les actions positives et l’espoir de lendemains meilleurs pour nos compatriotes migrants vers ou rapatriés de la République dominicaine. Bravo Colette ! Ankouraje !vendredi 28 décembre 2007 © 2006 Le matin, Conception: Paul R. Ménager Site web : www.lematinhaiti.com
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