Le réseau binational Jeannot Succes analyse la situation des droits humains a la frontière et fixe un plan de travail pour 2002-2003
Le 1er juillet 2002, le Réseau binational Jeannot Succès de Défense des Droits Humains concluait 5 journées d’échanges d’informations et d’ateliers au cours desquelles 60 moniteurs et monitrices de droits humains haïtiens et dominicains ont analysé la situation actuelle des droits humains le long de la frontière haïtiano-dominicaine, évalué les actions accomplies par le Réseau et préparé un plan de travail pour la période allant de juillet 2002 a juillet 2003.Le trafic des êtres humains, les méfaits des boukonn (passeurs), les abus perpétrés dans les marchés frontaliers, la situation alarmante des Haitiens incarcérés dans les prisons frontalières, figurent sur la longue liste des violations de toutes sortes relevées par les moniteurs et monitrices des deux pays, à travers les comités d’observation et de surveillance du Réseau établis a la frontiere. Ces comités dont quelques-uns sont en cours de structuration, proviennent de diverses localités comme : Fond-Parisien, Anse-à-Pitres, Fond Verrettes, Savanette, Ti Lori, Ouanaminthe, Ferrier, Capotille, du côté haïtien ; et de Dajabon, Loma de Cabrera, Restauracion, Los Cerezos, Partido, Barahona et Jimani, du côté dominicain.Certaines présentations ont suscité de grands débats tel l’exposé du Përe Pedro Ruquoy sur les resultats de l’enquête autour du recrutement des braceros haitiens destines a l’usine sucrière de Barahona impliquant à la fois, des boukonn des deux pays, des policiers haitiens, des militaires dominicains et les patrons de l’usine qui soudoient les boukonn haïtiens pour la chasse aux braceros. Cette enquête a fait l’objet d’une publication titrée : » Tras las huellas de los braceros » ( Sur la piste des braceros) . Un autre exposé marquant a porté sur le projet d’établissement d’une zone franche dans la plaine agricole de Maribahoux. Ce projet concocté dans la quasi-clandestinité par le gouvernement haïtien, avec la perspective de l’expulsion de plusieurs centaines de familles paysannes privées de leur unique moyen d’existence, aura des incidences négatives, entre autres, sur la situation des droits humains à la frontière, ont souligné tour à tour, Gabriel Ambroise et Colette Lespinasse.Les différents comités d’observation et de surveillance du Réseau Jeannot Succès ont également évalué les actions accomplies par le Réseau depuis sa création, à Port-au-Prince, le 1er juillet 2001 et arrêté un plan de travail pour 2002-2003. La formation accentuée des moniteurs et monitrices, la familiarisation avec les différentes législations nationales et internationales relatives aux droits humains et droits des migrants, ainsi qu’un plan de surveillance renforcé, sont les deux grandes priorités relevées dans le plan de travail des différents comités du Réseau binational Jeannot Succès* de Défense des Droits Humains.* Le nom de Jeannot Succès inscrit dans l’appellation du Réseau, a été choisi en hommage à cet immigré haïtien battu à mort par des militaires dominicains, en août 2000, dans la ville frontalière de Hondo Valle (République Dominicaine) non loin de la communauté de Miguel (Haïti). Le Réseau bénéficie de l’encadrement du GARR et du Service Jésuite aux Réfugiés.
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