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De nouvelles perspectives, pour une nouvelle année

Le Réseau Binational Jeannot Succès a réalisé, du vendredi 4 au dimanche 6 juillet 2003, sa troisième assemblée Générale au local de la INAFOS, sur la route des frères à Pétion-Ville, zone métropolitaine de la capitale haïtienne. Cette grande rencontre a réuni une soixantaine de moniteurs et monitrices venant de diverses zones de la frontière, ainsi que des institutions de support à ce réseau, telles que le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés(GARR), le Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants(SJRM) et la Pastorale Haïtienne du Diocèse de Barahona.Un bilan de la situation des droits humains à la frontière haitiano-dominicaine a été dressé à la cérémonie d’ouverture qui s’est tenue en présence de la presse et de plusieurs représentants et représentantes d’organisations de droits humains. A tour de rôle, Sinommé St. Clair pour Haïti, et Alejandro Robles pour la République Dominicaine, ont pris la parole pour brosser un tableau des violations des droits humains les plus préoccupants observés à la frontière : Abus et séparation des familles lors des rapatriements; assassinats, vol de bétails et de biens, abus de pouvoir, ; trafic important d’enfants, d’hommes et de femmes ; cas d’extorsion et de dépossession dans les marchés ; détentions arbitraires et conditions infra-humaines dans les prisons, expropriation et violence pour implanter une zone franche, ont été entre autres les cas les plus cités.Au cours de cette présentation de la situation des droits humains à la frontière haïtiano-dominicaine, M. St. Clair et M. Robles s’exprimant au nom du réseau, ont souligné la nécessité, pour les autorités et la société civile des deux pays, de prendre des mesures pour changer cette culture d’injustice et d’exploitation en des rapports plus humains et plus fraternels, autrement, le binational ne sera qu’un leurre.Bilans et PerspectivesLa première journée de l’assemblée a été consacrée à la présentation des rapports d’activités des différentes zones ainsi que des institutions de support qui encadrent ce réseau dont la mission est la promotion et la défense des droits des immigrants haïtiens et autres usagers de la frontière haitiano-dominicaine. Regroupés en quatre zones : Nord et Sud d’Haiti et de la République Dominicaine, les différents comités ont fait état de l’environnement socio-politique et économique dans lequel ils ont évolué au cours de l’année écoulée, les actions entreprises pour promouvoir et défendre les droits humains à la frontière et les perspectives envisagées pour l’année à venir. La zone sud d’Haiti a particulièrement mis l’accent sur les violences enregistrées dans plusieurs points de la frontière comme à Belladère où émerge un conflit armé qui demeure encore une énigme pour la population, à Malpaso où le Ministère de l’Intérieur a fait raser un village de migrants laissant de nombreuses familles sans abris. Dans le Nord, la conjoncture a été marquée par les expropriations pour l’installation d’une zone franche et les abus répétés contre les usagers de la frontière, notamment les jours de marché. Toutes les zones ont entrepris des actions pour dénoncer cet état de non droit qui s’installe à la frontière à travers les médias, ou à l’aide de rencontres avec les autorités. Elles ont documenté des cas, visité les prisons, organisé des séminaires de formation pour les membres du réseau et des séances de réflexion pour sensibiliser les populations frontalières autour de certains thèmes. En perspectives, elles se proposent, pour l’année à venir, de renforcer la sensibilisation à travers les médias, le dialogue avec les autorités, le suivi des cas de violation les plus graves et les visites des prisons. Ils envisagent également de continuer le programme de sensibilisation et d’établir de meilleures relations avec les organisations ayant mandaté leurs membres au sein des comités.Quant aux institutions d’appui, à côté de leurs programmes ordinaires de plaidoyer et d’actions en faveur du respect des droits des immigrants haïtiens et de plus de justice dans les relations haitiano-dominicaines, des initiatives ont été prises au cours de l’année écoulée pour faciliter une meilleure coordination du réseau, la recherche de financement pour la formation, la vigilance et le bon fonctionnement de cette structure binationale. Elles envisagent pour la nouvelle année de continuer ces mêmes efforts tout en renforçant la communication entre elles.{{{Trafic de personnes à la frontière haitiano-dominicaine}}}Le trafic d’haïtiens et d’haïtiennes vers la République Dominicaine a été au centre des préoccupations de la deuxième journée de l’assemblée. Après un exposé de Mme Anne Fuller de la Mission Spéciale de l’OEA pour les Droits Humains, expliquant la situation du trafic et de la traite de personnes humaines au niveau mondial et les prévisions des conventions internationales sur le sujet, Mme Céméphise Gilles du GARR a brossé les grandes lignes des résultats d’une enquête sur le trafic d’enfants haïtiens vers la République Dominicaine qu’elle avait menée en 2002 pour le compte de l’OIM et de l’UNICEF. Selon Mme Fuller, le trafic d’êtres humains remonte au temps de l’esclavage, période au cours de laquelle des personnes étaient vendues comme du bétail pour le travail forcé. Cependant, a-t-elle souligné, depuis plus d’un siècle, plusieurs pays ont déclaré ce trafic illégal et inhumain. Malheureusement, aujourd’hui encore, cette pratique est tolérée dans plusieurs pays et même dans ceux dits développés, et elle a connaît un certain regain avec le mouvement de globalisation. Mme Fuller a présenté les conséquences néfastes de ce trafic sur les victimes et leur environnement. « C’est un acte de violation des droits humains, un acte qui fait la promotion du crime et qui laisse des séquelles durables sur la victime » a-t-elle fait remarquer. Pour sa part, Mme Gilles a commencé à expliquer la méthodologie utilisée à Pilate et Plaisance, deux communes du Nord, pour obtenir des informations sur le trafic d’enfants qui a lieu dans ces zones. Cette étude préliminaire qui doit être approfondie, a montré qu’il existe bel et bien des trafiquants qui font passer des enfants haïtiens en République Dominicaine pour les faire travailler pour leur compte et ceux de leurs parents. Ces malfaiteurs, considérés dans la communauté comme des bienfaiteurs, mènent leurs activités avec le consentement des parents qui sont souvent des gens très pauvres. En République Dominicaine, les enfants travaillent comme cireurs de chaussures, comme domestiques ou dans les champs agricoles. Le fruit de leur travail est partagé entre le trafiquant et les parents. Le reste sert à acheter des vêtements ou à payer l’écolage. Ce trafic a lieu surtout pendant la période des grandes vacances et certains enfants reviennent par la suite dans leur foyer. Cependant, une bonne partie, après plusieurs voyages, quittent définitivement l’école et ne reviennent plus au pays. Des témoignages sur les différentes formes revêtues par le trafic de personnes à la frontière haitiano-dominicaine sont venus enrichir les débats qui ont suivi ces deux exposés. Avant de passer en atelier pour discuter plus en profondeur sur les causes de ce trafic, ses conséquences, les principaux acteurs qui le soutiennent et dégager des lignes directrices d’une campagne binationale pour le combattre, des notions théoriques sur ce qu’est une campagne ont été fournies à l’assistance. Les groupes de travail ont identifié plusieurs types de trafic d’être humains entre Haiti et la République Dominicaine, dont les plus criants sont le trafic de main d’œuvre(hommes et femmes adultes), le trafic d’enfants et le trafic de femmes pour des réseaux de prostitutions. Comme cause principale à ce phénomène, ils ont pointé du doigt la situation de misère chronique qui prévaut en Haiti et le laxisme des autorités des deux pays qui se partagent l’île. Après de longs débats sur les enjeux et les implications d’un tel phénomène, les participants et participantes à la 3ème rencontre du Réseau Binational Jeannot Succès, ont opté, à court terme pour une campagne massive de sensibilisation des potentielles victimes, notamment pour le trafic de main d’œuvre source de nombreuses et graves violations de Droits Humains. A moyen terme, ils se proposent de mener auprès des autorités un plaidoyer en faveur de l’application des lois en vigueur en la matière et l’adoption de nouvelles lois et mesures pour freiner le trafic. Quel que soit le moment et la stratégie adoptée, les membres de l’assistance ont admis que seul un changement profond en Haiti, permettant la création d’emplois et une prise en charge de la population, peut effectivement venir à bout de ce honteux commerce de personnes qui rapporte beaucoup d’argent à certains potentats.{{{ Fonctionnement du réseau binational et activités culturelles}}}La dernière journée de l’assemblée, s’est déroulée, le dimanche 6 juillet, sur des questions ayant trait au fonctionnement du Réseau. Pendant environ deux heures, les participants et participantes ont discuté sur les règlements internes des comités, sur les mécanismes de renforcement de la communication à l’intérieur et à l’extérieur des comités et sur la nécessité pour eux de tisser plus de liens avec les organisations communautaires desquelles sont issues les moniteurs et monitrices. Au cours de cette séance, les discussions ont également porté sur le choix d’un logo et le contenu d’un dépliant devant identifier le réseau, ainsi que sur la participation des comités à la préparation et la diffusion du bulletin trimestriel du réseau à paraître bientôt.En marge de l’assemblée, les participants et participantes ont visité, avec l’aide d’un historien de l’Art, une exposition sur l’histoire du Vodou en Haiti au Bureau d’Ethnologie, non loin du Palais National. Une soirée culturelle animée, le 5 juillet, par le groupe Kazak et le chanteur Populaire Bob Bovano a permis aux participants et participantes, de se mêler à la culture haïtienne et de se revigorer pour continuer le travail qui s’est poursuivi le lendemain.Après un moment d’évaluation, la troisième assemblée générale du Réseau Binational Jeannot Succès s’est terminée dans l’après-midi du dimanche 6 juillet avec des propos de remerciements des représentants de plusieurs délégations et leur volonté de poursuivre le travail pour construire à la frontière des relations plus justes et plus fraternelles entre haïtiens et dominicains.Une promenade à Boutilliers dans les hauteurs de Port-au-Prince et à Kenskoff a complété la soirée.

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