Note de protestation suite aux déclarations sur Haïti produites par le président dominicain Leonel Fernandez au Parlement français
Nous, institutions oeuvrant pour le respect des droits et la dignité du peuple haïtien, sommes stupéfaits d’entendre le président dominicain Léonel Fernandez s’immiscer dans les affaires politiques du pays, lorsque, dans l’enceinte du Parlement français, il réclame une extension de la présence de la MINUSTAH en Haïti pour 10 ans ; et aussi, le changement de l’actuel régime politique haïtien, autrement dit, l’abandon du gouvernement bicéphale (Président/Premier Ministre) pour le retour à l’ancien régime présidentiel.Est-ce que Haïti a définitivement liquidé sa souveraineté à d’autres Etats, car la prise de telles décisions revient uniquement au peuple haïtien ? Les propositions d’amendement de la Constitution de 1987 en cours, ne touchent pas au régime politique : d’où le président Fernandez tient-il ses assertions ? Est-ce le président René Préval qui l’a autorisé à parler de la sorte ? Ou encore y a-t-il la main cachée d’autres Etats influents derrière ce discours ?De telles déclarations traduisent une forme d’ingérence qui est loin de faciliter des relations harmonieuses entre les deux peuples car elles révèlent l’intention de la République Dominicaine d’appuyer un projet de domination refusé par la majorité des Haïtiens-nes.Pour l’honneur et la dignité du peuple haïtien, nous demandons à tous les universitaires, membres d’organisations, citoyens-citoyennes conscients, d’exiger du président Préval et de son gouvernement, en accord avec le Parlement :- d’établir un calendrier précis sur le départ de la MINUSTAH ; – de prendre des dispositions de telle sorte qu’Haïti puisse assurer elle-même sa sécurité.Nous lançons aussi un appel à tous les candidats et partis politiques qui aspirent à diriger les destinées du pays, de sortir de leur mutisme et demander aux autorités en place d’utiliser toutes les ressources du droit international pour porter le président Fernandez à respecter les droits et la dignité du peuple haïtien, partout où il se trouve.Nous exhortons tous les citoyens-citoyennes et organisations responsables à la vigilance en ce qui a trait au mode de réforme constitutionnelle envisagée par les autorités et nous les encourageons à poursuivre la concertation en vue de reconstruire un Etat souverain avec une liberté et une dignité restaurées.Serge LamothePrésident du Conseil d’aministrationPère yves EdmondSant Pon Ayiti
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